Le vacarme qu’on entend depuis les rivages des partisans du pouvoir sur l’arrestation en Côte d’Ivoire de Alain Christophe TRAORÉ alias Alino Faso, semble loin de n’être qu’un simple écran de fumée. Derrière l’indignation sélective de certains personnages, jusqu’aux accusations loufoques contre les journalistes et lanceurs d’alerte Naïm Touré, Oumar Coulibaly et Adama Ouédraogo dit Damiss, il y’a comme une peur panique qui ne dit pas son nom !
Les Ivoiriens ont apparemment pris un gros poisson et les jours à venir “vont nous édifier”, pour emprunter à “Tebguéré* (Simon Compaoré, N°2 du MPP).
Mais soit dit en passant : où sont passés nos grands justiciers d’hier, qui faisaient l’actualité au gré de leurs voix de stentor ?
Où êtes-vous ou plutôt qu’allez-vous dire demain ?
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J’ai la très mauvaise impression que la sortie pour le moins anachronique de l’ancien ministre de la culture du régime du MPP, le sieur Abdoul Karim Sango, qui s’émeut sur l’arrestation de Alino Faso en Côte d’Ivoire pour des faits d’espionnage et d’atteinte à la sûreté de l’État n’est pas anodine et peut cacher des dessous insoupçonnés.
En effet, pour que cette personnalité sorte de manière aussi tonitruante sur un tel sujet, alors qu’elle est restée muette comme une carpe devant des faits de la même nature qui ont vivement interpelé la conscience nationale, est des plus suspectes.
Quand on connaît ses attaches avec la Côte d’Ivoire qui l’a vu naître et grandir, la nature des faits reprochés à Alino Faso et sa proximité avec les patrons et commanditaires de ce dernier, on ne serait pas étonné d’une collision de malfaiteurs.
Qu’à cela ne tienne.
SANGO : UNE SORTIE SUSPECTE
Alors qu’on l’avait jusque-là oublié comme la quasi-totalité des acteurs de la scène sociopolitique d’un passé récent, sa sortie a mis au goût du jour les pratiques de cette époque qui font de la morale et de l’honneur des traits de caractère proscrits.
Comment comprendre autrement ce que de nombreux observateurs qualifient pudiquement d’indignation sélective et qui est en réalité une grande foutaise à la conscience et à l’éthique.
Le problème ce n’est pas qu’il ait exprimé ses sentiments voir ses ressentiments, mais son silence tonitruant d’hier quand des activistes du même niveau que Alino Faso ont subi le même traitement, si ce n’est pire ici même sous son nez.
Comment expliquer autrement que monsieur Sango qui a été membre d’un gouvernement soit resté insensible, aphone et atone devant des faits tels que l’affaire Adja qui a défrayé la chronique et mis à nu le caractère brutal et bestial des capitaines qui ont usurpé le pouvoir ; les misères faites au SG de la CGTB qui a été obligé de rentrer en clandestinité pour “sauver son nez” ; les réquisitions illégales et forcées d’activistes puis des magistrats ; le feuilleton inique du dossier de prétendu putsch manqué contre son ami, Me Kam et autres avec ses arrestations et assassinats ; comment a-t-il pu ne pas piper mot devant le cynisme et l’arbitraire de Ib et de sa bande de sanguinaires qui ont enlevé et fait disparaître les journalistes et chroniqueurs Kalifara SÉRÉ, ALAIN ALAIN, Adama BAYALA, Serge OULON, … ; et enfin et pour “rire au sérieux”, comment comprendre son silence assourdissant quand “son parent” et journaliste que suis a été contraint à l’exil, pour ne pas me soumettre à une réquisition illégale et serrer les fesses devant des officiers félons !
DES ACCUSATIONS FARFELUES POUR DÉTOURNER L’ATTENTION
Personnellement je ne serai pas surpris qu’il soit dans un rôle actif dans les malheurs qui tombent sur Alino Faso, ce qui me paraît suffisamment motivant pour qu’il brave ainsi la décence.
Ceci expliquerait donc cela et pourrait aussi expliquer les accusations tirées par les cheveux contre Adama OUÉDRAOGO Damiss, Naïm TOURÉ et Oumar COULIBALY dans cette affaire somme toute banale au regard des relations exécrables entre les deux pays et les appels incessants des partisans des capitaines putschistes à déstabiliser la Côte d’Ivoire.
Alino Faso n’a jamais fait mystère de son appartenance à cette galaxie malgré sa nationalité ivoirienne (par son épouse) et les affaires lucratives fructueuses qu’il a dans le pays.
Sa carte de visite est suffisamment riche pour qu’il ait besoin de recommandations ; surtout de ceux qui sont cités.
Par ailleurs on voit mal comment Damiss, Omar ou Naïm pourraient avoir des informations pouvant susciter son arrestation puisque tous trois sont activement recherchés.
ALINO FASO CHANTE À ABIDJAN !
Comme à leur habitude les wayiyans et autres larves au service des capitaines au pouvoir n’avancent rien, absolument rien pour étayer leurs accusations.
Pour la simple raison qu’ils n’en ont pas parce qu’elles n’existent pas !
De toute évidence c’est le stratagème qu’ils ont trouvé pour tenter de créer une affaire dans l’affaire avec l’espoir perfide de détourner l’attention des populations.
Malheureusement pour eux il semble que Alino Faso chante à Abidjan !
Il chante si bien que la toile est déjà inondée de révélations, certes à vérifier, mais suffisamment plausibles pour dire que cette affaire est extrêmement grave.
Sans nul doute que le temps nous en apprendra davantage mais déjà les découvertes de dizaines de talkie-walkies, de plaques minéralogiques frauduleuses, de photographies de sites sensibles, … montrent que Monsieur est dans des activités loin d’être licites. De plus, Alino Faso parle beaucoup et coopère admirablement si on s’en tient aux révélations sur son secours aux USA et ses multiples rencontres avec le truculent Ibrahim Maigha dont la dernière vidéo contre le Président ivoirien est tout simplement inacceptable, même venant d’un régime aussi douteux que celui de Ouagadougou.
Si on n’y prend garde ce Nigérien va retrouver sa nationalité après avoir renié celle de son père (burkinabè) pour en prendre une autre (américaine) !
Et ça le toupet d’insulter d’honnêtes citoyens d’apatrides tout simplement parcequ’ils refusent de céder à ses activités de propagande et de mensonges !
Il est évident, vu le passé du sieur Alino Faso qui, depuis sa naissance a été un serviteur servile et zélé de tous les régimes qui se sont succédé dans ce pays, qu’il va balancer sans retenue.
Il semble que dans un certain milieu ça traverse toutes les frontières de Côte d’Ivoire pour se mettre à l’abri aucun des conspirateurs n’ayant la moindre confiance en la loyauté du poisson qui a été pris.
Beaucoup jurent qu’il va tout vendre pour tenter de sauver sa peau.
Lingani Issaka
Journaliste en exil