Des experts du Fonds monétaire international (FMI) sont en Côte d’Ivoire depuis plus de deux semaines pour évaluer son dispositif de Lutte contre le blanchiment des capitaux/financement du terrorisme (LBC/FT).
Les experts ont entamé une série de rencontres de toutes les structures et organisations par lesquelles de l’argent issu des activités criminelles pourrait transiter pour alimenter le crime.
Il s’agit notamment des banques, des notaires, des avocats, des organisations non gouvernementales, de la douane, du trésor, de la police, des eaux et forêts.
Toutes ces structures composent le Groupe d’action financière qui est également implanté dans les 8 pays membres de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’Ouest (UEMOA).
Ce groupe, dont les membres sont nommés par arrêté du ministre de l’Economie et des Finances, a élaboré 40 recommandations qui constituent une sorte de boussole pour la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.
L’évaluation de ce groupe se fait en plusieurs étapes. Un questionnaire est envoyé aux organisations membres du groupe pour la première phase de l’évaluation.
« Que cachent les avocats ? »
Pour s’assurer que les réponses sont conformes aux actions menées sur le terrain, le FMI se rend sur place pour une évaluation.
C’est dans ce cadre que les experts du FMI sont présents en Côte d’Ivoire, avec l’accord des autorités ivoiriennes pour une évaluation. 140 personnes, membres d’organisations privées et publiques ont été auditionnées afin de savoir ce qu’ils font concrètement pour lutter contre le blanchiment des capitaux.
À l’issue de cette évaluation, jeudi 23 juin 2022, une note sera attribuée à la Côte d’Ivoire. Vendredi, un rapport d’évaluation sera présenté en présence du Ministre de l’Economie et des Finances au Plateau.
Si tous les pays d’Afrique ont été évalués ou en cours d’évaluation par les experts du FMI, en Côte d’Ivoire, la fausse note pourrait venir des avocats.
En effet, ceux-ci, sur ordre de leur bâtonnier, refusent de participer à l’évaluation, mettant ainsi leur corporation en danger. Ce mardi 21 juin, nous reviendrons sur ce refus et les risques graves que courent les avocats Ivoiriens.
Yves TAPÉ