À Abidjan, le remblai de la lagune, ces opérations qui visent à gagner du terrain sur l’eau en déversant des tonnes de sable pour, à terme, pouvoir construire, suscite une nouvelle polémique.
Cette fois, c’est dans la commune de Marcory que cela se passe, dans le quartier de Biétry.
Un collectif de riverains s’insurge contre la création d’une bande de sable le long de la berge et les travaux viennent d’être arrêtés sur ordre du ministère des Affaires maritimes en charge des lagunes.
Depuis plusieurs mois, une bande de sable de 2 kilomètres de long sur 200 mètres de large a été créée le long de la berge. Un collectif de riverains de ce quartier chic de la capitale économique ivoirienne s’insurge contre ces travaux illégaux et dangereux, selon eux.
Les travaux viennent d’ailleurs d’être arrêtés sur ordre du ministère des Affaires maritimes en charge des lagunes. Depuis la fin janvier, les deux dragues qui extrayaient chaque jour le sable du fond de la lagune se sont arrêtées.
Selon le président du collectif de riverains, Bernard Derrien, ces travaux risquent de provoquer les inondations dans le quartier à la prochaine saison pluvieuse, et font notamment peser de lourds risques environnementaux sur la lagune.
Le manque à gagner est aussi économique. La valeur des maisons du bord de l’eau risque de chuter. Les hôtels, dont l’un propose de la pêche sportive, risquent de voir leur activité réduite à néant.
« Il y a une partie qui sera pour l’opérateur, nous explique Justin Ackah. Le village n’a pas les moyens pour financer tout cela, mais l’opérateur qui a financé aura une contrepartie, un terrain qu’il va exploiter comme il veut. Mais c’est principalement pour l’expansion du village ».
Et lorsque RFI questionne sur l’identité de l’opérateur : « C’est un opérateur privé. Permettez-moi de ne pas donner le nom, je n’ai pas eu l’autorisation de le faire ».
Les travaux, démarrés il y a plusieurs mois, avaient obtenu une autorisation du ministère des Affaires maritimes en décembre dernier. Les mêmes affaires maritimes les ont arrêtés un mois plus tard face à la fronde.
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RFI correspondant à Abidjan, Pierre Pinto