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La Côte d’Ivoire construit la plus grande centrale biomasse d’Afrique de l’Ouest.
Côte d'Ivoire : une centrale électrique biomasse va voir le jour

La Côte d’Ivoire construit la plus grande centrale biomasse d’Afrique de l’Ouest.

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La Côte d’Ivoire construit la plus grande centrale biomasse d’Afrique de l’Ouest

La Côte d’Ivoire espère atteindre 42% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030. 
La Côte d’Ivoire espère atteindre 42% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2030.  © CC0 Pixabay/Sergei Akulich

Dans quelques jours, les travaux de construction de la plus grande centrale biomasse d’Afrique de l’Ouest vont commencer dans le sud-est de la Côte d’Ivoire sur la commune d’Aboisso. Financé principalement grâce à un prêt de Proparco, le projet est porté par l’entreprise franco-ivoirienne Biovea Energie pour un coût de 230 millions d’euros.

Les travaux vont débuter dans les prochains jours. Biovea Energie, une entreprise détenue par EDF, Meridiam et le groupe ivoirien Sifca, va construire une centrale de production d’électricité à base de biomasse.

Raphaël Ruat, directeur général de Biovea, décrit le principe.

« Ce sont les feuilles de palmiers, qui aujourd’hui sont par terre.

Elles sont coupées pour accéder au régime de palme. Ces feuilles, on va les couper pour en prendre la première partie de la tige. Qu’on va transporter jusqu’à notre centrale de production. Qu’on va broyer, et grâce à la combustion de ces feuilles, on va produire de la vapeur d’eau et donc de l’électricité. »

Avec une capacité de production de 46 MW, cette centrale biomasse sera l’une des plus importantes d’Afrique. « De manière internationale, une centrale biomasse, c’est plutôt entre 5 et 10 MW installés. Donc on est très gros pour de la biomasse, et ça correspond à peu près à 1,7 million de consommateurs ivoiriens donc ce n’est pas rien », ajoute-t-il.

Aujourd’hui des feuilles de palmiers pour produire de l’électricité, demain peut-être des cabosses de cacao ; le projet est à l’étude.

Des résidus végétaux qui ne sont pas valorisés ou très peu à ce stade et qui, selon Raphaël Ruat, pourraient amener des compléments de salaires aux petits producteurs.

« De par l’achat de la biomasse aux planteurs villageois, qui représentent la grande majorité de ceux qui vont nous approvisionner, c’est plus des trois quarts de l’approvisionnement qui vient des plantations villageoises, eh bien on va avoir un complément de revenu de 5 à 10 % pour eux », assure Raphaël Ruat.

Réduire de 30 % les émissions de CO2 d’ici à 2030 

La Côte d’Ivoire a un projet global de développement des énergies renouvelables et affiche de grandes ambitions en annonçant vouloir réduire de 30 % ses émissions de CO2 d’ici à 2030. Selon Arnaud Niesz, expert en énergie pour l’ONG Nitidae, les projets d’envergure en ce qui concerne l’énergie biomasse doivent toutefois tenir compte des difficultés possibles

La logistique associée à la récolte des déchets de culture est assez lourde en raison de l’éclatement des gisements, et on travaille avec des déchets qui n’ont actuellement aucune valeur, mais qui vont en acquérir inévitablement dès lors que de la demande est créée, si l’approvisionnement venait à être mis à mal, il existe le risque que du bois soit utilisé en substitution.

Dernière nuance, les déchets végétaux ne sont en réalité pas complètement inutiles puisqu’ils contribuent aussi à la fertilité des sols. La construction du site va durer au minimum trois ans, les premiers watts de la centrale d’Aboisso devraient être produits à la fin de l’année 2024.

:François Hume-Ferkatadji  Fichier:RFI logo 2013.svg — Wikipédia

42 % D’ÉLECTRICITÉ RENOUVELABLE D’ICI 2035 : LA CÔTE D’IVOIRE POURSUIT SA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

La Côte d'Ivoire Bâtit la première centrale électrique biomasse de Cacao.

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Pour faire face à leurs besoins croissants en électricité, les pays africains sont de plus en plus nombreux à se tourner vers les centrales électriques à biomasse, qui ont l’avantage de recycler des matières organiques en émettant peu de CO2.

La Côte d’Ivoire, premier producteur mondial de cacao, a elle aussi décidé d’innover, en investissant dans une future centrale valorisant les déchets de cette production.

Une première mondiale. La Côte d’Ivoire sera le premier pays au monde à disposer d’une centrale électrique à biomasse, utilisant les déchets de la production de cacao.

L’annonce a été faite lors de la visite, début juillet 2018, d’une importante délégation d’officiels américains à Abidjan, dans le cadre du renforcement des relations économiques et commerciales entre la Côte d’Ivoire et les États-Unis – celles-ci ont augmenté de 55% entre 2012, après l’élection d’Alassane Ouattara à la présidence de la République, et 2017, pour atteindre 1,5 milliard d’euros.

250.000 tonnes de CO2 économisées par an

L’étude technique de faisabilité du projet sera financée, à hauteur d’un million de dollars, par l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA), qui vient de rouvrir une antenne au sein de la capitale économique ivoirienne.

Après seize ans d’absence, cette marque de confiance des autorités américaines est une preuve supplémentaire que le pays, qui vise l’émergence en 2020, est sur la bonne voie.

Premier producteur de cacao au monde, la Côte d’Ivoire génère, chaque année, quelque 26 millions de tonnes de déchets issus de cette culture.

Autant de cabosses ou de fèves défectueuses qui sont perdues, car immédiatement incinérées, le plus souvent à l’air libre. L’idée de cette inédite centrale à biomasse est de valoriser ces déchets, afin de répondre, en partie, aux besoins en électricité de la Côte d’Ivoire.

Il s’agit donc d’un projet au croisement des enjeux environnementaux et énergétiques auxquels fait face le pays.

La future centrale sera située à Divo, dans le centre-sud de la Côte d’Ivoire – la troisième région productrice de cacao dans le pays –, et devrait être opérationnelle à l’horizon 2023.

A plein régime, elle permettra d’économiser 250 000 tonnes de CO2 chaque année. Le projet, piloté par la Société ivoirienne des énergies nouvelles (SODEN), est évalué à 154 milliards de francs CFA, soit l’équivalent de 232 millions d’euros.

Les centrales à biomasse, une excellente nouvelle pour l’Afrique

Le développement des centrales électriques sur le continent africain est une excellente nouvelle. Elles constituent une source d’énergie renouvelable, tout en dégageant un faible bilan carbone et en permettant de recycler de nombreux déchets organiques.

Concrètement, comment fonctionnent ces centrales électriques d’un nouveau genre ?

Les centrales thermiques renouvelables utilisent l’énergie thermique, provenant de la combustion d’une énergie primaire renouvelable issue de la biomasse – comme les déchets du cacao – afin de produire de l’électricité.

La biomasse solide est transformée en énergie par combustion, gazéification ou pyrolyse, voire par méthanisation dans le cas de la filière biochimique.

Les centrales thermiques renouvelables transforment en électricité une énergie mécanique, obtenue à partir d’une énergie thermique. L’eau contenue dans une chaudière est chauffée par la combustion de biomasse solide, de biogaz ou, dans le cas de la future centrale de Divo, de déchets. Sous pression, la vapeur d’eau dégagée fait alors tourner une turbine, qui produit elles-même de l’électricité en étant couplée à un alternateur.

Le Cameroun et l’Afrique du Sud parient eux aussi sur la biomasse

Si la Côte d’Ivoire sera le premier pays africain à faire fonctionner une centrale utilisant les déchets de la production de cacao, d’autres pays, sur le continent, ont eux aussi fait le pari des centrales à biomasse.

C’est le cas du Cameroun, dont le ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a annoncé, en juin dernier, un objectif de 420 mégawatts d’ici à 2035, une énergie provenant d’une « utilisation rationnelle de la biomasse ».

Le pays souhaite, en effet, faire des énergies renouvelables l’un des piliers de son mix énergétique.

Pour remplir cet objectif ambitieux, le Cameroun qui, avec ses vastes forêts exploitables, dispose d’un important réservoir de biomasse, a plusieurs projets en cours. 72 mégawatts seront produits à partir de la revalorisation de bois granulés, dans trois localités du pays. 16 mégawatts supplémentaires seront issus du traitement des déchets solides municipaux de Yaoundé, la capitale camerounaise.

Enfin, à Batschenga, EDF et une filiale de la Banque mondiale seront chargés de construire une importante centrale à biomasse.

Enfin, en Afrique du Sud, un projet de centrale à biomasse devrait bientôt voir le jour, à 200 kilomètres au sud de Durban. Bénéficiant d’un appui financier de 900 000 dollars de la part du Fonds des énergies durables pour l’Afrique (SEFA) – une émanation de la Banque africaine de développement (BAD) –, la future installation devrait fournir 10 mégawatts d’électricité, qui sera produite à partir de la transformation du bois, de déchets agricoles et forestiers, associés à une technologie de gazéification.

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