Faites savoir au Prélat Marcelin Yao Kouadio ceci : Prostitution à ciel ouvert à Abidjan : Florissante et inquiétante (07 septembre 2007).
Faites savoir au Prélat Marcelin Yao Kouadio ceci : Prostitution à ciel ouvert à Abidjan : Florissante et inquiétante (07 septembre 2007).
La Côte d’Ivoire : Abobo 15ème arrondissement, prostitution de mineurs à ciel ouvert, on s’en fout.
Le plus vieux métier du monde gagne du terrain à Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire.
Dans cette grande ville, la prostitution s’exerce à ciel ouvert.
Des mineures comme les filles majeures se vendent dans des conditions qui dépassent l’entendement humain.
Dans les communes de Treichville, de Marcory et Adjamé, les filles de joie se font la belle. Les sous y passent.
Elles se vendent. A combien ?
De 1000 à 5000 F la passe selon la catégorie et le lieu où se déroule la partie de jambes en l’air.
A l’air libre ou dans les chambres de passe, 1000 F, dans les bars climatisés 5000 F.
Dans la commune de Marcory, la nuit tombée, les marchés servent de lieu de prostitution.
Le marché de Belle ville, situé non loin d’un lieu célèbre appelé « les mille maquis » est un lieu d’exhibition des prostituées dès 19h.
Pour percer le mystère et avoir des informations dans le milieu, il faut être « comme eux ». S’habiller en vagabond. Parler le langage « nouchi ».
Marcher en vagabond. L’habillement vagabond consiste à s’habiller en jeans, t-shirt, paires de chaussures basket. Dans le « guetto », des centaines de jeunes filles déambulent.
Aux abords du bitume jouxtant le marché de Belle ville à Marcory, elles sont habillées de tenues choquantes. Jupettes et tenues décolletées.
Certaines fument, d’autres accostent de potentiels clients pour proposer leur service.
A l’intérieur de cet abri de fortune, il n’y a pas de couchette.
Seulement des bancs formant un U. Mais comment font-ils l’amour dans cet endroit ? «
Les filles prennent appui sur le banc, le partenaire fait sa chose et se barre » a expliqué un jeune homme qui gère le « guatta ».
C’est ainsi que l’on nomme ce lieu où des jeunes gens du quartier servent de garde de corps et de surveillant, des filles.
Ces jeunes montent la garde, chaque nuit à tour de rôle, devant le guatta qui se trouve à l’intérieur du marché, dépourvu de toute luminosité.
En contre-partie, les filles de joie louent le « guatta » pour accomplir leur libido.
Au premier passage, elle donne 200 F CFA aux jeunes de service.
Au deuxième passage, elle débourse 1000 F CFA, a expliqué l’un des tenanciers du « guatta ». Par nuit, par ce racket, les jeunes disent engranger au bas mot 150 000 F CFA dans la gestion du guatta.
Le week-end, cela avoisine les 200 000 F CFA. Ils partagent cet argent entre eux. Ils sont souvent 5 personnes par nuit. Quant aux filles, elles peuvent empocher plus de 50 000 F CFA en une nuit. La passe au « guatta » étant à 1000 F CFA.
Sous le hangar, trois à quatre couples peuvent entrer en même temps. Chacun faisant sa chose dans un coin du « guatta », dans la nuit noire.
Assis à peine trois mètres de là, les jeunes regardent les filles et leurs partenaires rentrer et sortir. Avant d’entrer dans le « guatta », le client paye la fille qui, sur le chemin passe chez le jeune de garde verser « ses sous ».
Au moins 50 m sépare le guatta du bitume. Souvent, des bagarres éclatent entre clients et prostituées. Généralement, c’est lorsque le client prend trop de temps pour se libérer qu’éclate la bagarre.
Une nuit, au marché de « Belle ville » où se trouve le « guatta », observant comme les jeunes « garde du corps » en face du « guatta », au moins trois couples sont à l’intérieur.
Soudain, des voix s’élèvent entre un client et la prostituée. Cette dernière sort du « guatta » en tempêtant dans un français approximatif alors que le jeune tenancier lui demandait ce qui se passait :
« c’est pas ce missié-là, il fait, il fait depuis là, il pisse pas ».
Au même moment, le client sortait en remontant son pantalon. Le jeune garde du corps des filles lui dit de s’en aller. L’homme voulu s’expliquer. Le jeune lui dit « tu te barres où je te saigne ».
Le client partit sans mot dire et la fille reprit position au bord du bitume sifflant d’éventuels clients.
Complicité entre policiers et jeunes du « guatta »
De temps à autre, des agents de police du Centre de commandement des opérations (CECOS) du Le général de brigade de gendarmerie Georges Guiai Bi Poin descendent sur les lieux.
Ce soir-là, ils étaient trois portant en bandoulière des fusils d’assaut.
Ils forment un triangle en fonction du lieu du « guatta ».
Les jeunes en charge de sa gérance ne sont nullement inquiétés.
Ils se saluent dans le jargon : « Bonsoir mon vieux… ».
Le terme « mon vieux » est utilisé pour marquer le respect.
Ils savent pourquoi ils sont là.
« Ils viennent prendre pour eux » me souffle à l’oreille un jeune.
« Prendre pour eux » signifie « qu’ils viennent racketter les clients des prostituées ».
Sur-le-champ, l’un des clients qui sortait du « guatta » est pris à l’épaule par l’un des policiers.
Le client ne l’avait pas vu venir.
Ils l’emmènent à l’intérieur du marché loin des yeux et des oreilles indiscrètes.
Pendant ce temps, le « va et vient » des filles de joie suivi de leur client respectif continue.
Les flics après avoir pris quelques billets avec le client le laisse partir. Selon certains jeunes du « guatta », ils peuvent prendre soit 1000 F CFA ou 5000 F, c’est selon « le gaou » qu’ils ont entre les mains.
« Dans leur jour de gloire, ce sont quelques prostitués qu’ils ramassent pour « aller tirer le jus » et revenir les déposer », a expliqué un tenancier du « guatta ».
L’une des prostitués qui a requis l’anonymat est formel : « le problème avec ces flics, c’est qu’ils b… sans porter capote ».
Elles ont entre 10 et 13 ans.
Chaque soir, elles déambulent aux abords de la pharmacie de l’amitié situé à Marcory et, aussi en face du maquis « chez grand Bao » de l’autre côté du bitume.
Quand elles ont un client, non loin de là, se trouve des chambres de passe dans un couloir, où l’heure de location est à 1000 F CFA.
Ces chambres de passe procurent entre 300 000 F et 500 000 F CFA de recettes.
« Les jours ordinaires, le patron nous demande de faire une recette de 300 000 f CFA, le week-end, il demande 500 000 F CFA » a avoué Ange, employé dans un hôtel à chambre de passe au quartier « le remblai » situé à Marcory. Selon ses explications, ils font entrer cette somme comme « si c’était un jeu d’enfant ».
Dans ces chambres de passe, des jeunes se sont transformés en proxénètes.
Ils proposent de trouver des filles de joie de l’hôtel. Ils ont des numéros de téléphone des prostitués qu’ils contactent en cas de besoin.
En retour, la prostituée, en fonction de ce qu’elle gagne verse un pourcentage au jeune.
« La commission peut aller jusqu’à 10% de la somme », a affirmé Karim, un jeune du milieu.
Cependant, dans la plupart des cas, le prix de la passe est fixé par le jeune homme à la prostituée avant qu’elle ne vienne rencontrer le client. Les jeux sont faits.
Et, chacun sait déjà combien lui rapporte la partie de jambes en l’air.
Plusieurs sites de prostitution
Que ce soit à la Rue 12, un lieu célèbre de Treichville, l’une des communes d’Abidjan, où aux « Mille maquis » à Marcory où encore à la « Rue princesse » à Yopougon, le plus vieux métier du monde a droit de cité.
Les filles qui l’exercent viennent de plusieurs pays ouest africains (Libéria, Ghana, Côte d’Ivoire, Burkina Faso etc.)
A la rue 12, des immeubles sont squattés par les prostituées.
Dès 16 heures, on les voit assises, dans les couloirs, à l’entrée des immeubles, sur des chaises.
Avec l’accord de l’une d’entre elle, un tour dans une chambre d’une prostituée révèle un mode de vie et un décor propre à celle-ci.
Des mûrs bariolés d’images et de photos obsènes tirées de journaux ou de magazine. La hauteur du lit ne dépasse pas 30 cm du sol. Un miroir d’environ 1m est accroché à l’entrée de la porte.
A Adjamé, l’une des communes d’Abidjan, c’est sur des tabourets qu’elles s’asseyent en pleine journée attendant des clients.
La passe fait aussi 2000 F CFA. Elles affirment se tirer d’affaire souvent avec 10 000 F CFA dans la journée. Comme quoi, le sexe « se vend allègrement bien ».
Daouda Emile OUEDRAOGO
daouda.ouedraogo@sidwaya.