Grand-Bassam : le pont qui relie la ville à Mondoukou est dans un piteux état.
Grand-Bassam : le pont qui relie la ville à Mondoukou est dans un piteux état.
Ouverture de l’embouchure du fleuve Comoé à Grand-Bassam – Brève revue du projet
Dans un de mes articles précédents _ 05 appels d’offre en provenance de Cote d’Ivoire, Mali, Sénégal, Tchad pour soumission_ je t’informais cher lecteur de l’avis d’appel d’offre lancé par le gouvernement ivoirien pour les travaux sur l’embouchure du fleuve Comoé. Cette fois-ci, je me propose de te présenter une revue succincte du projet pour lequel les offres sont toujours reçues sous pli ferme jusqu’au mercredi 27/06/2018.
Le Gouvernement ivoirien a amorcé la première étape du vieux projet d’ouverture de l’embouchure du fleuve Comoé à Grand-Bassam sous l’appellation « Appel D’Offres International N°T01/PABC /2018: Travaux d’ouverture de l’embouchure du Fleuve Comoé à Grand Bassam ».
A toute fin utile, rappelons que le Comoé est l’un des 04 grands fleuves irriguant la Côte d’Ivoire. Prenant sa source à Péni (Burkina Faso), il traverse le territoire ivoirien du nord au sud, alimenté alors par un bassin versant de 78 000 km2. En 1993, son débit moyen annuel était de 83,8 m3/s.
Jusqu’en 1951, les eaux des lagunes Ebrié, Ouladine et Mondoukou viennent grossir le Comoé à la confluence de Moossou, et le tout est évacué en mer par l’exutoire unique de Grand-Bassam. Cet apport décisif des eaux des lagunes combinée à l’hydrodynamique du fleuve permettait à celui-ci d’entretenir une passe (c’est-à-dire son chemin vers la mer) de près de 200 m de large et 4 m de profondeur.
Consécutivement à l’ouverture du canal de Vridi, les deux tiers du volume d’eau initialement apporté par le système des lagunes sont détournés vers le canal de Vridi, laissant l’estuaire avec seulement le tiers de son débit naturel, fourni par le fleuve, dont la puissance ne permet plus le dragage naturel de la passe.
Ainsi, les travaux du canal de Vridi ont entrainé un déficit hydrique au niveau de l’estuaire de Grand-Bassam qui combiné au phénomène de dérive naturelle du littorale au niveau du golf de Guinée ont mis le fleuve dans l’incapacité d’entretenir par lui-même sa passe en charriant le sable par la force de son débit.
Les tentatives de résoudre ce problème et ses effets collatéraux ont véritablement commencé en 1987 avec le percement et l’entretien irrégulier de passes artificielles dont la première passe artificielle était longue de 820 m sur 40 m de large et 4 m de profondeur prenant son origine dans le lit du fleuve. De 1987 a 1997, cette solution implémentée au-delà du raisonnable ne permit pas d’obtenir les résultats escomptés, la passe s’ensablant en moins de 7 mois après son ouverture.
Aujourd’hui la fermeture de l’embouchure pose toujours des problèmes sociaux, environnementaux et économiques qui justifient la mise en œuvre d’une solution durable. Le présent projet d’ouverture de l’embouchure du fleuve, qui espérant que ce soit l’ultime sur ce problème spécifique, consiste en les opérations ci-après :
- les terrassements et le dragage du chenal de l’embouchure sur une largeur de 50 m et une profondeur sous le niveau des eaux de 6 m ;
- la construction de deux (02) digues ou épis de protection en enrochements et en blocs artificiels en béton tétrapodes : l’Epi-Est d’une longueur d’environ 140 m et l’Epi-Ouest de 210 m ;
- la réalisation des protections des deux (02) berges du chenal de l’embouchure du côté lagune contre les crues de fleuve Comoé sur une longueur d’environ 250 m du côté Est, et 150 m du côté Ouest. La protection est composée d’une couche filtrante en enrochements (60-300 kg) déposée sur du géotextile et couverte d’une carapace composée d’enrochements (300 – 1000 kg) et (1000 -3000 kg) ;
- les travaux de confortement du pont de Mondoukou sur le canal d’Assinie ;
- les travaux de défrichement des terrains limitrophes à l’embouchure sur une superficie d’environ 230 ha.
Ces travaux devront se faire sur une durée de vingt-deux (22) mois. Notons en que le présent marché en cours de passation reçoit un financement de la BADEA (Banque Arabe pour le Développement Economique en Afrique) et de l’OFID (Fonds de l’OPEP pour le développement International) ce qui pourquoi, à l’instar du marché de construction du 4ème pont d’Abidjan, la procédure de mise en concurrence est l’Appel d’Offre International.
Références bibliographiques:
- Célestin Hauhouot, « Les problèmes de l’aménagement de l’estuaire du fleuve Comoe à Grand-Bassam », Les Cahiers d’Outre-Mer [En ligne], 219 | Juillet-Septembre 2002, mis en ligne le 13 février 2008, consulté le 23 juin 2018. URL : http://journals.openedition.org/com/1012 ; DOI : 10.4000/com.101
- Amon Kothias et al , « Les effets de la réouverture de l’embouchure du fleuve Comoé sur le végétation littorale lagunaire (Lagune Ebrié – Côte d’Ivoire) », Journal Ivoirien d’Océanologie et de Limnologie, [En ligne] Vol 1 N°2| Novembre 1991, consulté le 23 juin 2018. URL : http://aquaticcommons.org/7511/
- District d’Abidjan, « L’historique », [En ligne] consulte le 23 juin 2018. URL: http://www.abidjan.district.ci/index2.php?page=pre&num=1
- L’intelligent d’Abidjan, « Grand-Bassam / Réouverture de l’embouchure : les experts expliquent ce qui va se passer», Abidjan.net [En ligne], mis en ligne le 14 janvier 2013, consulte le 22 juin 2018. URL: http://news.abidjan.net/h/448710.html
- Présidence, « Le Vice-President de la République a visite le chantier de la baie de Cocody et le site d’ouverture de l’embouchure de Grand-Bassam » , mis en ligne le 11 novembre 2017, consulte le 22 juin 2018. URL: http://www.presidence.ci/le-vice-president-de-la-republique-a-visite-le-chantier-de-la-baie-de-cocody-et-le-site-douverture-de-lembouchure-de-grand-bassam/
Reportage : Pont de Mondoukou : mou comme fer.