En Afrique, les financements étrangers orientés vers le développement des champs pétroliers et gaziers tarissent, en raison des exigences de la transition énergétique.
Or, la demande et la consommation d’énergie n’ont jamais été aussi élevées sur un continent, où 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité.
L’Organisation des producteurs de pétrole africains (APPO) et la Banque africaine d’import-export (Afreximbank) prévoient de lancer une banque dédiée au financement des projets gaziers et pétroliers en Afrique, d’ici fin 2023, a rapporté le site d’information Pulse Nigeria le 4 mai, citant le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim (photo).
« Les pays membres de l’APPO collaborent avec Afreximbank pour lancer une banque de l’énergie, d’ici la fin de l’année en cours, afin de réduire les besoins en financements étrangers », a-t-il déclaré.
Et d’ajouter : « Le processus de création de la banque a atteint un niveau avancé.
La décision relative à l’emplacement du siège de cette institution et à la date exacte de son lancement sera prise prochainement ».
M. Ibrahim a également souligné que la banque africaine de l’énergie servira à combler le manque de financements qui découlera du retrait des investisseurs étrangers dans les énergies fossiles, en raison des exigences liées à la lutte contre le changement climatique et à la transition énergétique.
« Cette banque se concentrera essentiellement sur le financement de projets pétroliers et gaziers sur le continent africain, car les fonds provenant de l’étranger se tarissent », a-t-il dit, notant que la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales ferment le robinet des financements et « imposent des conditions strictes, ce qui n’a pas beaucoup de sens », en ce qui concerne l’Afrique.
Durant la COP 26 à Glasgow, plusieurs pays développés et institutions financières internationales avaient décidé de ne plus financer des projets d’énergies fossiles en Afrique pour contribuer à atteindre les objectifs de l’Accord de Paris sur le changement climatique, relatifs à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mais de nombreux dirigeants et experts africains ont plaidé pour une transition énergétique s’étalant sur 20 ou 30 ans sur le continent, au nom de la justice climatique.
D’autant plus que le continent ne produit qu’environ 3% des gaz à effet de serre à l’échelle mondiale.
En Afrique, plus de 600 millions de personnes n’ont toujours pas accès à l’électricité et 900 millions n’ont pas encore accès à des solutions de cuisson propres.
Pour rappel, l’APPO (AFRICAN PETROLEUM PRODUCERS’ ORGANIZATION) et Afreximbank avaient signé un accord portant sur la création d’une banque africaine de l’énergie en mai 2022.
17/05/2022 – Afreximbank et l’APPO envisagent de créer une Banque africaine de l’énergie
03/11/2021 – Comment sortir l’Afrique de l’injustice climatique ?