La Côte d’Ivoire, déjà en pointe en matière d’agriculture durable, joue un rôle majeur en tant que premier producteur mondial de cacao, exportant plus de 59 % de sa production vers l’UE.
Lors de sa visite à Agboville au début du mois d’avril, Virginijus Sinkevicius, Commissaire de l’Union européenne à l’Environnement, a salué les progrès de la Côte d’Ivoire dans sa lutte contre la déforestation. Cette reconnaissance met en lumière l’engagement du président Alassane Ouattara en faveur d’une agriculture durable et respectueuse de l’environnement.
La visite du Commissaire européen ne se fait pas sans raison ; elle s’inscrit dans le cadre d’une évaluation des efforts ivoiriens pour se conformer aux normes européennes de production durable.
L’UE, par le biais du règlement contre la déforestation et la dégradation des forêts (EUDR), adopté en 2023 et entrant en vigueur début 2025, impose des critères stricts interdisant l’importation de matières premières contribuant à la déforestation, notamment le caoutchouc, le cacao et le café, incitant ainsi les acteurs de la chaîne de production à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.
La Côte d’Ivoire, déjà en pointe en matière d’agriculture durable, joue un rôle majeur en tant que premier producteur mondial de cacao, exportant plus de 59 % de sa production vers l’UE, et troisième producteur mondial de caoutchouc. Le pays est conscient de l’impact de la nouvelle réglementation, mais accueille favorablement ce règlement, soutenu par le président Alassane Ouattara qui insuffle depuis plus d’une décennie une forte dimension environnementale à l’économie.
Depuis son accession au pouvoir, le chef d’État a mis en œuvre des politiques ambitieuses pour protéger la biodiversité et lutter contre le changement climatique.
À travers sa politique forestière, le pays vise à restaurer six millions d’hectares de forêt d’ici 2030 et huit millions d’hectares d’ici 2045.
En outre, en tant que signataire de l’accord de Glasgow contre la déforestation, la Côte d’Ivoire démontre son engagement en faveur d’un modèle économique résilient.
Malgré certaines préoccupations exprimées par les coopératives locales concernant les coûts et la mise en place de systèmes de traçabilité, Abidjan montre des progrès significatifs dans ce domaine.
Selon le Conseil Café-Cacao, depuis 2019, près d’un million de planteurs ont été identifiés et plus de 110 000 ont reçu des cartes contenant des données numériques sur leurs productions.
Dans l’industrie de l’hévéa, au moins cinq opérateurs ont déjà adapté leurs pratiques pour répondre aux exigences de traçabilité, avec d’autres tests programmés d’ici juin, marquant ainsi une avancée importante vers une traçabilité effective.
L’adoption de cette réglementation représente une opportunité significative pour l’économie agricole de la Côte d’Ivoire.
La conformité à ces normes est perçue non seulement comme une garantie de qualité, mais aussi comme un moyen de valoriser les produits sur le marché européen.
Pour les producteurs locaux, cette démarche est bénéfique, offrant des primes et améliorant les conditions de travail, renforçant ainsi le secteur agricole dans son ensemble.
CP/ac/APA