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La Coupe d’Afrique des nations, vue d’Abidjan.
La Coupe d’Afrique des nations vue d’Abidjan.

La Coupe d’Afrique des nations, vue d’Abidjan.

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La Coupe d’Afrique des nations, vue d’Abidjan [Sports - Ici Radio Canada.ca]
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La Coupe d’Afrique des nations, vue d’Abidjan.

Des amateurs entassés lèvent les bras et crient de joie.

 

 

C’est dimanche que le stade Alassane Ouattara accueillera la finale de la 34e Coupe d’Afrique des nations (CAN).

Le pays hôte, la Côte d’Ivoire, y affrontera le Nigeria. Ce sera l’Afrique francophone contre l’anglophone. Les Éléphants contre les Super Aigles.

Joint à Abidjan, l’expert en médias Karim Djinko explique ce que cette place en finale représente pour la Côte d’Ivoire.

C’était tout simplement de la folie, lance celui qui a mis cinq heures pour rejoindre son domicile après avoir assisté à la victoire de son équipe.

Il fallait tout d’abord que les 60 000 spectateurs sortent du stade. Ensuite, la foule était présente partout dans les rues à festoyer.

C’était indescriptible! Il y avait une effervescence que je n’avais pas vécue depuis longtemps.

Quand je suis rentré chez moi, à 3 h du matin, je pensais que tout le monde dormait, mais non, la fête continuait de plus belle, raconte-t-il.

Pour Karim Djinko, cette qualification pour la phase ultime est aussi inouïe qu’inespérée.

Je ne sais qui est le scénariste de ce fabuleux conte de fées, mais c’est tout simplement incroyable.

Alors que nous étions au bord du gouffre après le 4-0 infligé par la Guinée, on pensait qu’on allait être éliminé dès le premier tour. Et voilà que les miracles s’accumulent avec de petites histoires incroyables.

Prenez celle de Sébastien Haller, l’auteur du but victorieux qui nous a ouvert les portes de la finale.

C’est un survivant du cancer. Il avait ensuite été longuement blessé en jouant avec son club de Dortmund. Quand il est arrivé en Côte d’Ivoire, il n’a pas pu jouer les premiers matchs.

Et voilà qu’à sa première apparition, il qualifie son pays!, ajoute-t-il.

Il continue son énumération des petites histoires qui se terminent en conte de fées.

Que dire encore de l’entraîneur de l’équipe, qui est remplacé au pied levé après l’humiliante défaite du premier tour.

Un ancien joueur qui avait dû arrêter sa carrière professionnelle en raison de problèmes cardiaques et qui se retrouve, pour la première fois de sa vie, à la tête de la sélection d’une équipe nationale qu’il va amener jusqu’en finale.

Ils crient et lèvent les bras.

Qu’importe l’issue de cette finale, on l’a déjà gagné, affirme Karim Djinko avec un enthousiasme non dissimulé

Au-delà de sa qualification pour la finale, la Côte d’Ivoire a réussi son pari, qui consistait à montrer son savoir-faire au monde entier. Notre devise, c’est l’hospitalité.

Mais encore fallait-il la montrer à l’échelle du monde. L’organisation de cette Coupe d’Afrique des nations a permis aussi de consolider le tissu social du pays. C’est un pays qui compose une mosaïque qui a été déchirée par la guerre et qui maintenant se reconstruit.

Un ballon rond unificateur

Avec cette CAN, les Ivoiriens ont montré qu’ils pouvaient accueillir le monde. Ils ont montré également qu’ils pouvaient construire des infrastructures modernes, avec les nouveaux stades, mais aussi de nouvelles routes.

Vous savez que le budget pour l’organisation de cette compétition représente 6,5 % du budget du pays pour 2024?

C’est beaucoup d’argent, mais le pari a été réussi, car les Ivoiriens ont accepté, malgré la crise qui les frappe, d’être une vitrine sur le monde avec l’organisation de cet évènement, dit-il.

En Afrique, le football est un ferment puissant pour rassembler les populations et la Côte d’Ivoire n’y échappe pas, poursuit-il.

Dans les tribunes du stade d’Abidjan, on a pu apercevoir l’ancien international ivoirien et joueur de l’Impact de Montréal Didier Drogba.

Pour Karim Djinko, sa présence constitue un symbole fort.

Pour l’occasion, Didier Drogba était analyste pour une chaîne de télévision locale, indique-t-il. Mais il fallait le voir dans les tribunes, encourager, souffrir même pour son équipe.

Il fallait le voir vibrer comme un supporteur, lui qui a déjà porté très haut les couleurs du pays.

Un homme habillé d'un costume extravagant grimace dans les gradins d'un stade.

Et comment Karim Djinko voit-il la journée de dimanche?

Ça va être la folie, tellement que je regarderai le match probablement à la maison, avoue-t-il. Si j’ai mis cinq heures pour rentrer après la victoire en demi-finale, imaginez si le pays l’emporte, je serais de retour seulement le lendemain.

Il y a une vraie ferveur, une volonté de partage, mais une volonté de gagner aussi, après avoir souffert ensemble.

Tout ce que les Éléphants font, c’est de mettre un baume au cœur à tous ces gens qui se disent qu’ils reviennent de loin.

On ne pouvait pas quitter l’expert en médias sans lui demander ce qu’il pense du rôle qu’auraient joué les sorciers jusqu’ici dans cette compétition.

C’est avec un large sourire qu’il a accepté de répondre.

Je ne sais pas si les sorciers sont efficaces ou pas, mais nous sommes ici dans l’irrationnel. Avoir autant de vies dans une compétition est tout simplement incroyable.

Alors, est-ce l’effet des sorciers? Je ne sais pas, mais c’est le sentiment que tout peut arriver. On nous pensait morts, mais on a prouvé que l’on ne peut pas mourir deux fois.

Et cela c’est un sentiment qui soulève les montagnes. Ils l’ont fait, ils l’ont réalisé.

Maintenant, il faut la gagner, cette finale!, conclut-il.

  • Robert Frosi     ici-radio-canada-logo - 3SDL

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