Lettre ouverte à Djédjé Mady : Non Professeur, on ne fait pas ça !.
Lettre ouverte à Djédjé Mady : Non Professeur, on ne fait pas ça !.
J’ai lu, avec consternation, sur Operanews, les propos tenus par Alphonse Djédjé Mady, président sortant du conseil régional du Haut-Sassandra, devant les chefs traditionnels du département de Vavoua, vendredi 28 juillet 2023. «Ne laissons pas les aventuriers et prédateurs prendre nos terres.
Il faut défendre la terre de nos ancêtres», a-t-il indiqué.
Quelle maladresse !
Je me souvient que Pr Djédjé Mady, ex-secrétaire général du Pdci, combattait justement ces propos de 2002 à 2010.
Il me semble qu’il est issu d’un parti politique, dont le fondateur, Félix Houphouët-Boigny, bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne, était le chantre du brassage des peuples.
En voulant casser un adversaire politique, vous vous attaquez à tous ceux qui sont installés dans cette région depuis plus d’un siècle, et dont les parents ont contribué à son développement.
Non, Professeur Mady, vous avez été un disciple du président Félix Houphouët-Bobigny, le père du vivre ensemble.À ce titre, vous n’avez pas le droit de tenir de tels propos.
C’est au nom du brassage que nos parents, fonctionnaires, étaient affectés hors de leurs zones d’origine.
Mon grand père, né à Odienné, s’est installé successivement à Bassam, Bouaké et Korhogo.
Ses enfants sont nés, pour certains, à Bassam, à Bouaké pour d’autres comme mon géniteur qui vient de Botro, pour d’autres encore à Korhogo.
Moi même je suis né à Korhogo.
Ma mère est de Mbengué.
J’ai des sœurs dont les mamans viennent de Gagnoa, ou encore de Toulepleu, Man et j’en passe.
Je suis fier d’être d’une famille aussi “mélangée”.
Je me sens partout chez moi, aussi bien à Korhogo qu’à Bassam, en passant par Bouaké, Odienné, Gagnoa, Daloa, Toumodi (mon grand père y vit actuellement), Tiassalé, Man, Toulepleu.
Je suis Ivoirien tout simplement.
C’est ce brassage qui permet à notre pays de ne pas succomber aux affrontements inter-ethniques.
C’est ce brassage qui fait sa richesse !
Vous savez très bien qui est le géniteur de Mamadou Touré.
Vous savez très bien qui sont ses parents adoptifs.
Ne descendez pas aussi bas.
Votre âge, qui est un immense atout et que nous souhaitons tous franchir, ne vous autorise pas ses écarts de langage.
Votre parcours professionnel et politique que nous souhaitons tous avoir, doit faire de vous un modèle d’intégration.
Aucune terre du Haut-Sassandra n’est à brader.
Ceux qui y vivent sont autochtones autant que vous.
Ceux qui soutiennent Mamadou Touré dans la région sont de toutes les localités.
Vous n’êtes pas plus autochtones que Tchin Michel, Rachel Gogoua, Sui Guillaume, Drigoné Faya, Vedea Blikan, Trazere Olibe, Alexis Kokpa, Barthélemy Inabo, Serge Koffi, Noel Seri Gnoleba, Raphaël Lakpé, Ahmed Coulibaly, Yves Zogbo Junior, Moussa Sanogo.
Sortez des clichés.
Battez vous pour vous faire réélire en parlant de votre bilan et de vos projets.
Remuez la fibre ethnique vous place en porte à faux avec l’idéologie de votre formation politique.
Jurez que dans votre famille, vous n’êtes que du Haut-Sassandra !
Jurez que parmi vos petits enfants, il n’y a pas de sang mêlé !
Vous ne le ferez pas.
Pourquoi ?
Parce que dans votre famille, il y a un peu de tout.
Comme vous adorez les proverbes, je vais vous en citer un :
Évitez de nommer les parties de votre corps en public, sinon vous allez vous insulter.
J’en ai fini
Votre fils, Yacouba DOUMBIA, 
Observateur averti
1 – Régionales dans le Haut-Sassandra : Djédjé Mady perd un soutien
