Les internautes n’ont pas tardé à réagir aux propos du président de la CEI.

Si les réactions ont semblé quelque peu timides sur Facebook, le premier réseau social le plus usité en Côte d’Ivoire, elles ont été plus abondantes et enlevées sur WhatsApp, le second réseau social le plus prisé par la blogosphère ivoirienne.

« Le président de la CEI est pur », s’exclame un internaute, qui semble avoir apprécié le grand oral de Kuibiert-Coulibaly.

Et de jeter une pierre dans le jardin de la cheffe de cabinet de Laurent Gbagbo, Me Habiba Touré, qui était montée au créneau, quelques jours plus tôt, pour crier à la ville et au monde que la liste électorale était truffée d’irrégularités de toutes sortes.

« Parce que tu faisais des photocopies pour Altit à la CPI tu vas te prendre pour avocate, voilà affaire maintenant tu frayas (fuis, en nouchi) », ironise le même internaute en parlant de Me Habiba Touré, sans la nommer.

 

Un autre internaute salue, lui aussi, la prestation télévisée du magistrat, président de la CEI.

« J’espère que notre avocate marmailleuse (portée à tromper, à tremper dans la magouille) Habiba Touré, a suivi l’émission. Ibrahime Kuibiert lui a fait un cours magistral de droit… », se réjouit-il. « Habiba, voilà ça hein… Le monsieur est prêt et puis il est là », se gausse un autre internaute du nom de Jean-Yves Esso, qu’on dit être membre du bureau politique du PDCI.

A l’opposé, d’autres internautes tournent en dérision le président de la CEI ou remettent en cause ses explications qui se voulaient pourtant pédagogiques. « Prestidigitation », se contente de lancer un confrère, faisant allusion au grand oral auquel s’est livré Kuibiert.

« Le droit, c’est un peu come certains versets bibliques.

Selon que l’on est de bonne ou de mauvaise foi, l’on peut en tordre le sens pour en faire l’interprétation qui nous sied », reprend en écho un autre confrère, qui se réclame « libre penseur de gauche ».

« La loi, son interprétation et son application dépendant des humeurs de celui qui détient la force du moment ! Conclusion : c’est le rapport de force qui détermine le sens du droit applicable à autrui », commente un autre en réaction à la publication précédente.

Si les réactions sur Facebook ont été essentiellement de l’ordre du ressenti, les échanges sur les plateformes WhatsApp ont davantage porté sur le fond des explications données par le président de la CEI pour justifier les irrégularités supposées, relevées par l’opposition quelques jours auparavant.

Revenant sur le cas des doublons, c’est-à-dire des personnes avec les mêmes identités inscrites plusieurs fois sur la liste électorale, un internaute a publié sur une plateforme : « Scandaleux ! Intégrité électorale mise en doute. 10 voix suffisent pour changer et gagner une élection. Doublons sur la liste inacceptable ».

En réaction, un autre a fait savoir que de tels cas peuvent être réglés par les empreintes digitales. Et son vis-à-vis de revenir à la charge : « Sauf que la même identité sert à plusieurs personnes qui elles peuvent voter de façon biométrique, cela s’apparente clairement à de la fraude…. ».

Une réplique qui appelle une réaction d’un autre internaute.

« Les GOR, ce n’est pas la peine. Comment un jeune à l’époque du numérique peut penser qu’on peut tricher avec le système biométrique ? », recadre-t-il son interlocuteur.

Sur une autre plateforme, les échanges étaient tout aussi enlevés.

« On parle de la crédibilité des élections, vous, c’est son éloquence qui vous retient », lâche un internaute.

« Et pourtant, pour peu qu’on soit disposé à écouter et non entendre les explications du président de la CEI, on peut trouver raisonnables voire pertinentes certaines explications qu’il a données pour éclairer l’opinion sur des irrégularités supposées sur la liste électorale », réplique un autre.

« Il convainc ceux d’entre nous qui refusent de porter la réflexion sinon il a dit tellement de contrevérités et certains se sont laissés prendre à son esbroufe », relance un autre.

On le voit, la sortie médiatique du président de la CEI a mis le feu à blogosphère ivoirienne.

Lavenir.ci