Politique – Claude Sahi, Secrétaire exécutif adjoint du Rhdp : “ Le dernier appel aux indépendants ”. (Ph: Fratmat)
Politique - Claude Sahi, Secrétaire exécutif adjoint du Rhdp : “ Le dernier appel aux indépendants ”. (Ph: Fratmat)
Le 13 juillet dernier, le président du Rhdp annonçait fermement que les candidats indépendants auront affaire à lui.
Mais il se trouve que 100 candidatures indépendantes ont été enregistrées. Comment expliquez-vous cette défiance ?
Il faut rappeler qu’avant l’appel du Président, le 13 juillet, un mécanisme de désignation des candidatures avait déjà été opéré par le directoire.
Il y a eu des commissions locales d’arbitrage des candidatures.
Ensuite, des commissions centrales d’arbitrage des candidatures.
Et après tous ces filtres, il fallait faire remonter les derniers états au directoire qui, lui, devrait les présenter au présidium.
C’est toute une démarche qui a été suivie.
Et chacun des candidats à la candidature avait pris l’engagement de se conformer aux décisions qui sortiraient du directoire.
Les choix n’ont pas été faits à l’emporte-pièce.
Il y a eu une méthode, une procédure de désignation des candidats.
C’est à la fin de ces procédures que le directoire, en rapport avec le présidium, a publié la liste définitive des candidats qui devraient porter l’étendard du RHDP.
Justement, cette attitude qu’on observe aujourd’hui n’est-elle pas illustrative du mauvais casting que vous avez fait pour désigner les candidats officiels ?
Non. Tout le monde pouvait se porter candidat à la candidature. Tout le monde.
Et c’est après les tris effectués localement par les comités d’arbitrage, ensuite par le comité central d’arbitrage que les choix ont été faits.
Cela est inédit en Côte d’Ivoire. En tout cas, à l’intérieur des partis politiques. A défaut des primaires, le Rhdp a choisi de mettre en place des comités locaux d’arbitrage.
Sachez qu’aucun casting n’est parfait. Vous ne verrez nulle part un casting parfait.
Même quand il faut choisir l’équipe nationale d’un pays qui doit aller en compétition, vous verrez toujours qu’en fonction du nombre de la population, il y a autant de sélectionneurs et d’entraîneurs.
Surtout dans le domaine de la politique où l’égo est excessif, où tout le monde pense être fort, brillant, mobilisateur.
C’est encore un élément déterminant dans le choix. Donc, il y a la raison.
Mais il y a aussi des choix qui se font sur la base des informations, des renseignements, des profils et surtout des objectifs à atteindre dans tel ou tel secteur d’activité.
Donc ce ne sont pas les castings qui ont été mauvais.
Et même si cela l’était, il y a ce qu’on appelle la discipline du parti. Je peux penser être le meilleur cheval. Je peux penser avoir le meilleur profil. Je peux penser être la personne idoine, capable de battre tout adversaire.
Mais dans la vie et le fonctionnement d’un parti, il y a des règles auxquelles on se soumet.
Et c’est la raison pour laquelle on est militant.
Un militant est un militaire. Il exécute et après il demande pourquoi il l’a fait.
Je vous donne un exemple.
Le RHDP est structuré de la façon suivante. Le président du parti est l’autorité suprême, le garant moral.
En dessous du président, il y a un présidium constitué des plus hautes autorités du parti. Premier ministre, présidents d’institution, ministres d’État.
En dessous du présidium, il y a le directoire, l’organe stratégique, d’orientation et de cadrage du parti, le cœur du parti.
Et en dessous du directoire, il y a le secrétariat exécutif qui est l’organe opérationnel. C’est-à-dire le gouvernement du parti.
Le président du directoire, le ministre d’État Gilbert Koné Kafana, maire en fonction de Yopougon, la plus grande commune de Côte d’Ivoire, candidat à sa propre succession, est instruit par le Président de la République, président du parti, à l’effet de se retirer et de laisser la chance à un autre cheval.
Il a accepté.
Pourquoi ?
Par discipline et par éducation politique et citoyenne.
Il sait que lorsque le chef dit, il sait où il va.
Qu’est-ce qu’on peut donc dire des autres personnalités qui se réclament d’une quelconque frustration ?
Donc, il y a d’un côté, nos ambitions, et de l’autre, la réalité du moment qui impose que la hiérarchie donne une direction.
Et nous sommes tenus de la suivre, de l’exécuter pour le bonheur du parti.
Je ne ferai pas la lecture du Président, mais la lecture du Secrétaire général adjoint que je suis.
Et qui participe aux prises de décision. Cela est gênant.
Surtout que des filtres ont été mis sur le chemin des candidatures à la candidature.
Mieux, le Président de la République, garant de notre parti, a fait, en présence de tous les militants, lors de la réunion du conseil politique tenu le 13 juillet, injonction à chacun de nous de faire en sorte qu’il n’y ait pas de candidatures en dehors de celles proposées par le RHDP.
Malheureusement, il y en a eu.
Et c’est la raison pour laquelle, dans l’analyse que je fais, j’ai dénombré trois profils : les candidats frustrés, les candidats aventuriers et les candidats manipulés.
Sur le premier cas, il est évident que des personnes qui avaient élaboré des schémas de candidature et de prise du pouvoir au niveau de la mairie ou dans la région, qui s’étaient préparés de longues dates, qui se sont investis financièrement, matériellement et même physiquement.se sentent frustrés d’entendre qu’elles ne sont pas le choix du parti.
Il y a le cas des aventuriers.
Donc que ces derniers, avec beaucoup d’humilité et de courage, fassent demi-tour et qu’ils reviennent pour qu’ils ne soient pas perçus demain comme des personnes qui fragilisent le parti de l’intérieur.
Nous sommes arrivés au RHDP à mettre en place un mécanisme de sorte à rendre le parti fort.
L’ouverture se fait, plusieurs personnalités qui étaient membres d’autres partis politiques nous rejoignent à visage découvert.Nous sommes allés jusqu’à passer des accords de partenariat avec le Front populaire ivoirien, si bien que nous sommes arrivés à sacrifier notre candidat, dans une région comme le Moronou, au profit du partenaire avec lequel nous avons passé un accord.Le RHDP ne peut pas être en train d’ouvrir les bras, de s’étendre vers les autres et en même temps, en interne, avoir des postures de fragilisation du parti.Cela est très dangereux parce que la vie d’un parti ne se limite pas à une seule élection.
Attention, la marche est longue.
Donc il est question que chacun d’eux pose des actes que l’histoire retiendra.
Enfin, il y a la troisième catégorie, les manipulés.
Il y a donc lieu de réfléchir et de voir si la stratégie de fragilisation du parti ne vient pas de ces insubordinations, de l’indiscipline.
Qui prennent l’allure même de défiance vis-à-vis du père de ce parti.
Ceux qui vont jusqu’au stade de la défiance, il est évident que le parti prendra toutes les dispositions, afin que son honorabilité soit garantie.
𝗢𝗻 𝗻𝗲 𝗽𝗲𝘂𝘁 𝗽𝗮𝘀 𝗮𝗽𝗽𝗮𝗿𝘁𝗲𝗻𝗶𝗿 𝗮̀ 𝘂𝗻 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶 𝗽𝗼𝗹𝗶𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 𝗲𝘁 𝗳𝗮𝗶𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗮𝗰𝘁𝗲𝘀 𝗾𝘂𝗶 𝘀𝗼𝗶𝗲𝗻𝘁 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗮𝗶𝗿𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗹’𝗼𝗿𝘁𝗵𝗼𝗱𝗼𝘅𝗶𝗲 𝗱𝗲 𝗻𝗼𝘁𝗿𝗲 𝗽𝗮𝗿𝘁𝗶, 𝗹𝗲 𝗥𝗛𝗗𝗣. 𝗟𝗲 𝗣𝗿𝗲́𝘀𝗶𝗱𝗲𝗻𝘁 𝗢𝘂𝗮𝘁𝘁𝗮𝗿𝗮 𝗮 𝗺𝗶𝘀 𝘂𝗻 𝗽𝗼𝗶𝗻𝘁 𝗱’𝗵𝗼𝗻𝗻𝗲𝘂𝗿 𝗮̀ 𝗰𝗲 𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗵𝗮𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁𝘂𝗿𝗲 𝘀𝗼𝗶𝘁 𝗽𝗼𝗿𝘁𝗲́𝗲 𝗽𝗮𝗿 𝘂𝗻 𝗶𝗱𝗲́𝗮𝗹. 𝗜𝗹 𝗮 𝗹𝘂𝗶-𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗿𝗲𝗺𝗶𝘀 𝘂𝗻𝗲 𝗳𝗲𝘂𝗶𝗹𝗹𝗲 𝗱𝗲 𝗿𝗼𝘂𝘁𝗲 𝗮̀ 𝗰𝗵𝗮𝗾𝘂𝗲 𝗰𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁. 𝗜𝗹 𝗲𝘀𝘁 𝗱𝗼𝗻𝗰 𝘀𝘂𝗿𝗽𝗿𝗲𝗻𝗮𝗻𝘁 𝗾𝘂𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗽𝗲𝗿𝘀𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀 𝘀𝗼𝗿𝘁𝗲𝗻𝘁 𝗽𝗼𝘂𝗿 𝘀𝗲 𝗽𝗿𝗲́𝘀𝗲𝗻𝘁𝗲𝗿 𝗰𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁 𝗰𝗼𝗻𝘁𝗿𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗰𝗮𝗻𝗱𝗶𝗱𝗮𝘁𝘀 𝗲𝘀𝘁𝗮𝗺𝗽𝗶𝗹𝗹𝗲́𝘀 𝗥𝗛𝗗𝗣.