Tia Koné, son ancien conseiller juridique du général Guei et président de la cour suprême sous gbagbo en 2000.
LA CANDIDATURE aux élections législatives du 10 décembre de l’ancien premier ministre ivoirien, Alassane Ouattara, a été rejetée par la chambre constitutionnelle de la Cour suprême, vendredi 1er décembre.
La Cour a estimé que le certificat de nationalité délivré à M. Ouattara « au mépris des précautions juridiques obligatoires ne saurait valablement conférer la nationalité ivoirienne à l’intéressé ».
La candidature de M. Ouattara à l’élection présidentielle du 22 octobre avait déjà été rejetée par la même instance, au motif que son ascendance ivoirienne était « douteuse » et qu’il s’était « prévalu d’une autre nationalité ».
« C’est une mascarade, nous ne pouvons pas accepter cela », s’est insurgée Henriette Diabaté, secrétaire générale du Rassemblement des républicains (RDR), le parti de M. Ouattara.
« Le président du RDR ne peut être exclu. Ce sont des choses qui visent à l’exclusion de toute une partie de la population », a-t-elle ajouté.
Le RDR doit réunir ses instances dirigeantes samedi pour décider de sa réaction à la décision de la Cour suprême.
La Commission nationale électorale avait retenu en première instance, le 22 novembre, la candidature de M. Ouattara aux législatives, mais invoquant la loi électorale, un certain nombre d’électeurs avaient contesté son éligibilité, devant la Cour suprême.
La question des origines et donc de l’éligibilité de M. Ouattara est au centre du débat politique ivoirien depuis près de dix ans.
IMPARTIALITÉ CONTESTÉE
Cependant l’impartialité de la chambre constitutionnelle de la Cour suprême, dont le général Robert Gueï, chef de l’ex-junte au pouvoir, a nommé tous les membres et notamment le président Tia Koné, son ancien conseiller juridique, a été souvent contestée. M. Ouattara avait qualifié de « mascarade » l’élection présidentielle qui avait permis à Laurent Gbagbo de l’emporter et dont il avait été exclu, tout comme les candidats de l’ex-parti au pouvoir, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
De violents affrontements avaient opposé ses partisans à ceux du président Gbagbo ainsi qu’à la gendarmerie.
Ces affrontements avaient dégénéré en heurts à caractère ethno-religieux entre chrétiens (du Sud, région de M. Gbagbo) et musulmans (du Nord, région de M. Ouattara). – (AFP.)
–1 – Inéligibilité de Ouattara: Texte intégral de l’Arrêt Tia Koné N° E 0001-2000 du 6 Octobre 2000 de la Cour Suprême-chambre constitutionnelle.
2 – Côte d’Ivoire : L’honneur perdu de Tia Koné ex président de la Cour suprême de Côte d’Ivoire.