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Crimes économiques et financiers : voici les techniques de blanchiment d’argent.
Crimes économiques et financiers : voici les techniques de blanchiment d'argent.

Crimes économiques et financiers : voici les techniques de blanchiment d’argent.

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Lutte contre les crimes économiques et financiers : Le GIABA outille les journalistes ... mardi dernier à Assinie, une ville balnéaire de la Côte d'Ivoire.
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Crimes économiques et financiers : voici les techniques de blanchiment d'argent.

Les crimes économiques et financiers constituent d’énormes freins au développement des pays et ont des répercussions néfastes sur les efforts des gouvernements et aussi sur les populations.

Au nombre de ces crimes, le blanchiment de capitaux se présente comme le plus répandu aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé.

Il peut être défini comme un processus qui consiste à dissimuler l’origine des fonds générés par des moyens illicites.

Ce processus comprend en général trois étapes.

Le placement c’est-à-dire l’introduction du produit du crime dans le système financier ; l’empilement ou le fait de convertir ou transférer les fonds vers d’autres endroits ou institutions financières et l’intégration des fonds dans l’économie légitime en tant qu’argent « propre » et l’investissement dans divers actifs ou entreprises commerciales.

  • Ces étapes peuvent se faire à travers différentes techniques dont l’injection de l’argent sale dans le chiffre d’affaires d’un commerce complice,
  • l’achat d’œuvres d’art aux enchères, la rédaction de fausses factures, l’ouverture d’un compte bancaire anonyme, l’envoie de l’argent à l’étranger, la déclaration de faux gains aux jeux, etc.

Ces informations ont été révélées par le responsable du Centre d’information du GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest) à Lagoset formateur,Timothy Melaye,au cours de l’atelier régional de formation des journalistes d’investigation sur les crimes économiques et financiers qui s’est tenu du mardi 2 au jeudi 4 août à Assinie.

  • A cette occasion, Timothy Melaye a noté que certains faits tels que la corruption, le trafic d’organes,
  • le trafic de drogue et l’exploitation sexuelle sont reconnus comme des infractions sous-jacentes du blanchiment d’argent.

« La Côte d’Ivoire, à l’instar des pays de la CEDEAO et du monde, subit les affres des actes de grand banditisme et de criminalité transfrontalière organisée.

Notamment, le trafic de drogue, des armes, et le trafic illicite faunique, qui alimentent la violence et le terrorisme.

Cette situation et ses effets dramatiques sur nos Etats membres justifie l’engagement et les efforts de toutes les parties prenantes pour prévenir et combattre les fléaux sous-jacents au blanchiment de capitaux et au financement du terrorisme », a-t-il indiqué.

Organisé en collaboration avec la CEllule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) à l’attention d’une trentaine de journalistes des pays membres de la CEDEAO, cet atelier visait à fournir les rudiments nécessaires aux journalistes pour reconnaître et comprendre les fléaux sous-jacents au BC/FT, afin qu’ils puissent sensibiliser les populations sur leurs effets néfastes sur les économies nationales.
Au cours de cet atelier, les journalistes ont pu apprendre les techniques et méthodes d’investigations journalistiques sur les crimes économiques et financiers.

Les actions du GIABA (Groupe Intergouvernemental d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique de l’Ouest)

La lutte contre la criminalité économique et financière nécessitant des efforts « concertés, coopératifs et complémentaires », le GIABA, selon Timothy Melaye, a établi, dès 2009, des programmes de sensibilisation à l’intention des professionnels des médias qui ont abouti à la création d’un réseau régional de journalistes d’investigation spécialisés dans la dénonciation des crimes économiques et financiers.

En outre, un plan stratégique 2016-2020 a été élaboré dans le contexte de l’évolution constante des perspectives mondiales en matière de LBC/FT (Lutte Contre le Blanchiment de Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT).

Ce plan souligne la nécessité d’une collaboration plus étroite et plus productive avec les médias.

« Ils constituent l’une des principales sources d’information et de renseignement, tant pour les décideurs politiques que pour la communauté internationale, d’information et de renseignement », a précisé Timothy Melaye.

Correspondant national du GIABA en Côte d’Ivoire et président de la CENTIF, le Colonel Major Idrissa Touré a indiqué que la lutte contre ces différents fléaux en Côte d’ivoire constitue de grands chantiers ouverts par le Président de la République Alassane Ouattara.

Citant la Haute Autorité pour la Bonne Gouvernance (HABG), il a fait savoir que les crimes économiques et financiers, en 2019, ont fait perdre à l’économie ivoirienne 1400 milliards FCFA, soit 4% du PIB et 64% du service de la dette.

Créée en 2000, à l’initiative de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) comme une réponse majeure à la lutte contre le blanchiment de capitaux dans la région, le GIABA a pour mandat d’assurer l’adoption de normes contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme conformément aux normes et pratiques internationales acceptables, notamment les 40 + 9

Recommandations du Groupe d’actions financières (GAFI) ;de faciliter l’adoption et la mise en œuvre par les Etats membres de mesures de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme qui tiennent compte des particularités et des conditions régionales spécifiques.

Le GIABA organise, également, des autoévaluations et des évaluations mutuelles pour déterminer l’efficacité des mesures adoptées, notamment leur conformité à des normes internationales acceptables ; et renforce les capacités des États membres dans la prévention et la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme dans la région.

Notons que la Côte d’Ivoire est le quatrième pays qui accueille cet atelier régional après ceux organisés en 2012 à Praia au Cap Vert, en 2017 à Saly au Sénégal, en 2019 à Monrovia au Liberia et en février 2022 à Accra au Ghana.

Sogona Sidibé (Envoyée spéciale)

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