Souvenez-vous : Damana Pickass le braqueur des résulats électoraux en direct sur le plateau de télévision de la RTI en face de M. Yacouba Bamba.
La liste électorale ivoirienne…
Cette éternelle pierre d’achoppement, ce Graal que chacun encense ou vilipende selon qu’il est au sommet ou dans la vallée.
Et à ce petit jeu, nos amis du PPA-CI font preuve d’une souplesse idéologique qui ferait pâlir un contorsionniste de cirque.
Souvenez-vous : c’était en d’autres temps, mais pas si lointains.
Le chef de file du PPA-CI, alors président de la République, avait validé – sans sourciller – la fameuse liste électorale de 5.725.720 électeurs.
Une liste “définitive”, disaient-ils alors, sacralisée même, au nom de la paix et du “on ne veut pas de bagarre”. Toute remise en cause était perçue comme un acte subversif. La démocratie, c’était cette liste, et pas une virgule de plus.
Et puis, les saisons ont tourné, les fauteuils aussi. Les voilà désormais dans l’opposition, frappés d’une amnésie politique foudroyante.
Ce qui était hier la quintessence de la transparence électorale est aujourd’hui devenu, à les entendre, un ramassis d’irrégularités. Six millions d’anomalies ? Sérieusement ? On croirait à une farce numérique.
L’ironie, c’est qu’ils accusent aujourd’hui le pouvoir d’avoir conservé cette même liste… qu’ils avaient eux-mêmes jugée “conforme”, voire “apaisante” en son temps. Et maintenant, ils hurlent au loup, tels des pompiers pyromanes découvrant un incendie qu’ils ont eux-mêmes allumé.
Mais qu’à cela ne tienne : les élections auront lieu. Avec ou sans leurs états d’âme.
Et si certains croient encore que l’on peut compenser un déficit d’adhésion par un excès de provocation, ils devront en assumer les conséquences.
La République, elle, ne changera pas de cap à chaque saute d’humeur d’un ancien président mal reconverti en opposant-orphelin.
La responsabilité, voyez-vous, ce n’est pas seulement de clamer la paix quand on tient les rênes du pouvoir.
C’est aussi de respecter les règles du jeu lorsqu’on est dans les gradins. Et ça, manifestement, certains l’apprennent à leurs dépens.
Yacouba DOUMBIA, Journaliste.