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CIEA Forum 2017 à Abidjan

Ado le bâtisseur

Réhabilitation du Lycée technique de Bouaké
Une unité de transformation de la noix de cajou (Fronan)
La Tour F du plateau en construction, les tours A et B réhabilités.
Réhabilitation de l’hôpital de Séguéla.
Lancement de la phase 2 des travaux d’aménagement de l’échangeur de l’amitié Ivoiro-Japonaise.
Politique – Élection municipale 2023 à Cocody : conférence de presse du directeur de campagne associé du candidat du RHDP Cocody, Eric Taba, Celestin Koala
Présentation du tracé de la ligne 1 du métro d’Abidjan.
Université de Bondoukou : d’importants investissements pour des infrastructures de qualité.
Le Premier Ministre, Patrick Achi lance les travaux du CHU d’Abobo.
Université Virtuelle de Côte d’Ivoire (UVCI)
Santé : la Côte d’Ivoire va accueillir une unité de production pharmaceutique de plus de 88 millions $
Centre d’innovations et des technologies de l’anacarde (CITA) -Usine école.
La Côte d’Ivoire au travail : le tout nouvel Hôpital Général de la ville de Danané sort de terre.
Communiqué | Affichage de la Liste Electorale Provisoire (LEP) 2023.
Sinfra Côte-d’Ivoire : Épiphane Zoro Bi Ballo «satisfait» du démarrage du scrutin.
Affaissement du pont ferroviaire reliant la Côte d’Ivoire et le Burkina.
Bibliothèque de la Renaissance Africaine
VIII ème Jeux de la Francophonie 2017
Législatives 2021/Rhdp Port-Bouët : une caravane carnavalesque pour boucler la campagne.
L’Université d’Adiaké en gestation.
Politique – Élections locales 2023 : «Les violences ont été maîtrisées», selon un bilan de l’organisation Aube Nouvelle.
Législatives ivoiriennes : début du déploiement des observateurs
Bitumage de l’axe Odiénné Gbéléban
Expliquons les élections législatives, le parlement devenu bicaméral, les députés les sénateurs leurs rôles en Côte d’Ivoire.
Inauguration du Stade Olympique Alassane Ouattara d’Ebimpé
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CIEA 2017 : ''L'Afrique rencontre l'Afrique pour pouvoir échanger sur les pratiques en matière d'émergence'' - Kaba Nialé

En prélude à la tenue prochaine de la deuxième édition de la conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique qui se tiendra du 28 au 30 mars 2017, les autorités ivoiriennes s’organisent pour le succès total de cet évènement de haut niveau.
Ainsi, Madame Nialé KABA, Ministre du Plan et du Développement à la faveur d’une interview, donne les précisions de cette grande rencontre africaine.
Mme la Ministre, quel bilan et enseignements peut-on tirer de la première édition de la CIEA au moment où l’on aborde le dernier virage pour la deuxième édition ?
La Conférence Internationale sur l’Emergence de l’Afrique (CIEA) est conçue comme une plateforme d’échanges pour stimuler le débat sur les conditions d’émergence des Etats Africains à la lumière des dynamiques de transformations structurelles dans les pays émergents.
L’édition de 2015 a été une occasion pour les pays candidats à l’émergence de tirer les leçons des meilleures pratiques pour améliorer leurs politiques et stratégies opérationnelles, accélérer la croissance de leurs économies et assurer le bien-être de leurs populations.
Qu’en est-il des recommandations qui ont été formulées à la fin des travaux de 2015 ?
La CIEA 2015 a été sanctionnée par une déclaration qui a recommandé entre autres, la mise sur pied d’un centre de veille stratégique, l’organisation tous les deux ans d’un forum sur les bonnes pratiques en matière d’émergence et, la mise en place d’un comité de haut niveau pour assurer le suivi politique de ladite Déclaration et la création d’un Secrétariat Exécutif Régional.
Sous quels auspices le Gouvernement ivoirien place cette deuxième édition ?
Au terme de la CIEA 2017, le Gouvernement pourra se réjouir des acquis, notamment une meilleure connaissance des dynamiques d’émergence en cours dans certains pays africains.
Egalement ce sera l’occasion de s’imprégner d’une meilleure compréhension des goulots d’étranglement qui freinent la mise en oeuvre des plans d’émergence, y compris les aspects liés au financement (options et risques).
La Conférence méthodes et procédures pour moderniser les administrations publiques avec comme perspective la mise en place d’une plateforme de partage des bonnes pratiques en matière de mise en oeuvre des plans d’émergence, une meilleure productivité et de compétitivité dans les principaux secteurs et la présentation d’options pratiques pour accélérer l’industrialisation de l’Afrique et créer des emplois pour les jeunes.
Quels sont les principaux thèmes qui seront abordés durant ces trois jours ?
Durant ces 3 jours, les experts vont partager leurs visions et expériences en matière d’émergence. Au programme, nous aurons une plénière de haut niveau sur le thème : Quelle vision pour l’émergence de l’Afrique, deux sessions plénières sur la gouvernance des institutions publiques et sur la transformation structurelle, inclusive et durable. Egalement sept (7) sessions parallèles.
Elles porteront sur la planification, la mise en oeuvre et suivi & Evaluation de l’émergence, la condition de mise en oeuvre des plans d’émergence qui va analyser le rôle des acteurs que sont l’Etat, les citoyens et le secteur privé et la planification et financement des infrastructures pour l’émergence.
En ce qui concerne la transformation structurelle, inclusive et durable, les sessions porteront sur l’industrialisation des économies africaines et la création d’emplois, l’émergence et l’urbanisation pour passer au peigne fin le rôle des infrastructures, le développement de l’entreprise et de l’entrepreneuriat ainsi que le développement du capital humain.
Quels sont les personnalités ou les chefs d’Etat attendus ?
Nous attendons 58 pays issus d’Afrique, d’Europe, d’Asie et d’Amérique. Cinq chefs d’Etat sont invités. Il s’agit des Présidents d’Ethiopie, du Kenya, du Sénégal, de la Guinée Equatoriale et du Rwanda.
Quelles sont les grands axes et les objectifs de cette édition ?
L’objectif général de la CIEA 2017 est d’approfondir le débat sur la problématique de la mise en oeuvre des plans d’émergence de l’Afrique à la lumière des expériences menées en Afrique et ailleurs dans le monde.
De sur les bonnes pratiques africaines en matière de mise en oeuvre des plans d’émergence sous les angles institutionnel, économique et social, de partager les outils et méthodes de mise en oeuvre pour accélérer la transformation structurelle et l’industrialiation afin de créer des emplois pour les jeunes.
La deuxième édition de la CIEA permettra d’entamer un processus d’apprentissage par les pairs à travers l’analyse de cas de pays africains engagés dans le processus d’émergence et de commencer à développer un réseau d’échanges et de travail entre les structures chargées de la coordination et du suivi de la mise en oeuvre des plans d’émergence.
Par ailleurs, cette rencontre permettra d’avoir une compréhension commune des indicateurs d’évaluation (tel que l’indice d’émergence développé par le Groupe Performance) du succès de la mise en oeuvre des plans d’émergence.
Cette rencontre bénéfice-t-elle de l’appui des partenaires au développement ?
Pour la réussite de cet important évènement, le Gouvernement ivoirien est accompagné par le PNUD avec l’appui de la Banque Africaine de Développement, de la Banque Mondiale et d’autres partenaires comme JICA qui pourraient nous rejoindre.
Qui prend part à cette deuxième édition de la CIEA?
Peuvent participer à la CIEA 2017, les institutions de recherche, de développement, les experts venant de tous les pays du monde, le secteur privé.
Il n’y a pas de discrimination. Cette rencontre se veut inclusive.
L’une des recommandations de la première édition était l’institutionnalisation de la Conférence ? Qu’en sera-t-il après cette deuxième édition ? Abidjan continuera-t-elle toujours d’abriter ces travaux ?
La CIEA sera institutionnalisée cette année avec la mise en place d’un Secrétariat Permanent basé à Abidjan. C’est un évènement qui se déroulera chaque 2 ans. La rotation en est le principe et le prochain pays sera formellement désigné pendant la CIEA 2017.
Quels sont les dispositions pratiques à prendre pour participer à la CIEA 2017 ?
Pour participer à la CIEA 2017, il faut se rendre sur le site officiel de l’évènement www.africa-emergence.com pour s’inscrire obligatoirement en ligne. Les participants y trouveront la liste des hôtels et les informations sur la procédure d’obtention de visa.
Concernant les journalistes, une fiche d’inscription est en ligne pour la demande d’accréditation. Les informations suivantes seront demandées lors de l’enrôlement en ligne : La confirmation d’hébergement, la validité du passeport, la prise en charge confirmée, les antécédents pénaux ainsi que la vérification des antécédents de risques sanitaires récents.

Helen Clark : Discours d’ouverture à la 2ème Conférence Internationale sur l’Émergence de l’Afrique

Je suis très heureuse de me joindre au Président de la Côte d’Ivoire, S.E. Alassane Ouattara, pour vous accueillir à l’occasion de cette seconde Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique.
Je tiens à adresser mes remerciements les plus sincères au Président Ouattara et à son Gouvernement d'avoir organisé cette importante conférence en collaboration avec le PNUD. Je voudrais remercier également la Banque africaine de développement et la Banque mondiale pour leur soutien à la tenue de la conférence.
Le nombre impressionnant de participants venus des pays d’Afrique et du monde entier souligne l’importance de l’émergence de l’Afrique. Je vous souhaite à tous la bienvenue et je remercie tout particulièrement les chefs d’État et de Gouvernement d’avoir fait le déplacement pour être présents aujourd’hui parmi nous à Abidjan.
Depuis la dernière fois que nous nous sommes réunis en 2015, la communauté internationale a convenu d’un Programme de développement durable à l’horizon 2030 ambitieux et universel et des Objectifs de développement durable (ODD) qui lui sont associés. Les ODD aspirent à éradiquer la pauvreté et la faim, à lutter contre les inégalités et la discrimination, et à s’attaquer au changement climatique. Ils reconnaissent également l’importance de construire des sociétés pacifiques et ouvertes à tous pour la réalisation d’un développement durable.
L’émergence de l’Afrique contribuera grandement à la réalisation du Programme 2030 et de l’Agenda 2063, qui traduit l’approche visionnaire de l’Union africaine. L’émergence devrait non seulement accroître le PIB par habitant, mais promouvoir aussi le développement humain au sens le plus large. Ce constat est également celui de l’important programme des « Cinq grandes priorités » de la Banque africaine de développement (High-Five en anglais), qui met l’accent sur l’amélioration de la qualité de vie des populations africaines.
La Déclaration d’Abidjan de 2015 adoptée à l’issue de la première Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique avait reconnu les potentialités de l’émergence à l’échelle du continent et fait état des progrès déjà réalisés dans ce domaine. Elle avait également préconisé des recommandations sur la façon d’accélérer les progrès à cet égard. Cette deuxième conférence est une occasion de faire le point sur ce qui a été réalisé depuis sur le plan de l’émergence en Afrique, et de partager les expériences qui y sont liées, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de la région. Cela nous permet également de réfléchir à la façon dont l’émergence pourrait contribuer au succès des programmes de développement mondiaux, régionaux et nationaux.
Pour ouvrir la voie aux débats qui auront lieu durant la conférence, permettez-moi de faire le point sur les questions suivantes :
expliquer comment l’émergence est déjà en cours sur le continent ;
prendre note de certains des défis qu’elle suscite ;
suggérer des actions stratégiques qui seraient propices à de nouvelles avancées.
Émergence de l’Afrique : progrès réalisés à ce jour
Nous pouvons voir des progrès se profiler dans les domaines suivants :
La croissance substantielle des investissements dans les infrastructures, que ce soit dans les secteurs de l’électricité, des transports, des technologies de l'information et de la communication (TIC) ou de l’eau et de l’assainissement - Il s’agit notamment d’améliorations significatives concernant respectivement les TIC au Mali, au Ghana et au Nigéria, les systèmes de transport au Kenya et à Maurice, et l’approvisionnement en eau et en assainissement en Gambie, au Sénégal, à Madagascar et en Tanzanie. Le renforcement des infrastructures se traduit par un meilleur accès des citoyens africains aux services et par une amélioration de l’environnement propice aux investissements de qualité pour les entreprises.
L’accroissement soutenu de la production manufacturière sur le continent - En 2015, la production manufacturière totale de l’Afrique était estimée à environ 500 milliards de dollars US, l’Afrique du Sud, l’Égypte, le Maroc, le Nigéria et la Tunisie faisant figure de chefs de file en la matière. McKinsey and Company estime que l’amélioration constante de l’environnement des affaires sur le continent pourrait propulser la production manufacturière jusqu’à 930 milliards de dollars d’ici 2025.
La transformation rapide des économies, impliquant le glissement des emplois de l’agriculture traditionnelle vers l’agriculture modernisée et les secteurs non agricoles - Des pays comme l’Éthiopie, le Ghana et le Rwanda se diversifient à un rythme accéléré, tandis que la productivité et la valeur ajoutée à l’agriculture progressent au Burkina Faso, en Éthiopie, au Mali, au Mozambique, au Nigéria et au Rwanda.
L’impact combiné de l’ensemble de ces progrès ainsi que d’autres avancées sur le front du développement économique et social est clair :
Les économies africaines demeurent au nombre de celles dont la croissance est la plus rapide au monde. Les dix économies à plus forte croissance sur le continent ont vu leur revenu national croître de 5 % à 8,5 % en 2016, contre une moyenne mondiale de 3,2 %;
Dix-huit pays du continent ont désormais atteint un niveau de développement humain intermédiaire ou élevé, ce qui reflète une amélioration de la santé, de l’éducation et du niveau de vie global de leurs populations. Selon le Rapport sur le développement humain 2016 du PNUD, l’Éthiopie, le Mali, le Niger, la RDC, le Sénégal et le Zimbabwe ont été parmi les pays qui ont enregistré la progression la plus rapide sur l’échelle de l’indice mondial du développement humain.
Des progrès considérables ont également été accomplis dans la réduction de la pauvreté multidimensionnelle, celle-ci ayant diminué, depuis 2005, dans 30 des 35 pays africains répertoriés au titre de l’indice mondial de pauvreté multidimensionnelle.
Quelque soixante-dix pour cent des citoyens africains vivent actuellement dans un pays où la gouvernance s’est améliorée entre 2006 et 2015. Ces résultats sont très encourageants dans la perspective d’un développement inclusif et durable.
L’émergence est à l’origine de la transformation des perspectives de notre pays hôte, la Côte d’Ivoire, qui serait, selon les estimations préliminaires, l’économie ayant connu la croissance la plus forte en Afrique l’année dernière. En 2016, le PIB de la Côte d’Ivoire a progressé d’environ 8 %, un taux nettement supérieur à la moyenne continentale de l’Afrique subsaharienne établie à 2 %. La Côte d’Ivoire réalise des avancées constantes en matière de santé et d’éducation, alors que son infrastructure s’est considérablement améliorée, et que la productivité agricole et l’accès à l’électricité et aux TIC y ont notablement progressé. L’indice de développement humain du pays s’est accru de 1,4 % par an depuis 2010, un résultat de 38 % supérieur à celui de la moyenne régionale.
La transparence, l’obligation de rendre compte et l’efficacité des services publics améliorent également la prestation des services sociaux et contribuent au développement humain dans ce pays. L’indice Ibrahim de la gouvernance africaine (IIAG) suggère que ce pays est, à l’échelle du continent, celui qui a marqué le plus de progrès en faveur de la sécurité de ses citoyens et du respect de l’état de droit.
L’expérience de la Côte d’Ivoire démontre l’importance des politiques prospectives, des réformes structurelles et des investissements clés dans la stimulation de l’émergence. Le nouveau Plan national de développement pour 2016-2020 privilégie la transformation économique structurelle par le biais de l’industrialisation, du développement des infrastructures et de la croissance inclusive.
Le PNUD est fier d’avoir appuyé le Gouvernement de la Côte d’Ivoire dans la préparation de son Plan de développement national et son alignement sur les résultats de la Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique de 2015 et sur le Programme 2030.
Nous œuvrons à présent de concert avec le Gouvernement afin de mettre en place un cadre de suivi et d’évaluation pour surveiller la mise en œuvre du plan, et pour établir également un dialogue national sur les politiques publiques inclusives et les processus budgétaires efficaces. À l’avenir, nous sommes prêts à mettre à contribution notre présence dans le monde en vue de faciliter l’échange d’expériences en matière de développement dans des domaines dignes d’intérêt pour le Gouvernement de la Côte d’Ivoire.
Défis de l’émergence de l’Afrique
Dans l’ensemble du continent, on constate encore une dépendance excessive à l’égard des produits de base alors que la baisse des prix de certains d’entre eux durant ces dernières années a eu comme effet de freiner la croissance économique. L’accroissement de la résilience face aux chocs provoqués par les fluctuations des cours des produits de base nécessite une plus grande diversification de l’économie et des exportations, ainsi que l’industrialisation.
Les restrictions commerciales restent plus élevées en Afrique subsaharienne que partout ailleurs dans le monde. Ce constat conjugué à une prolifération des accords commerciaux bilatéraux et régionaux risque d’avoir un impact négatif sur l’espace politique dont les pays africains ont besoin pour promouvoir l’émergence. La réussite du Cycle de négociations de Doha pour le développement de l’OMC constituera une étape décisive pour mettre le commerce au service du développement de l’Afrique.
Les capacités institutionnelles doivent être renforcées pour soutenir l’analyse prospective, la mise en œuvre et le suivi des stratégies et des politiques visant à réaliser l’émergence.
Les gains de l’émergence à ce jour ne sont pas équitablement partagés. En moyenne, les 20 % des travailleurs les mieux payés en Afrique ont des revenus de dix fois supérieurs à ceux des 20 % de travailleurs les moins bien rémunérés. La répartition inégale des ressources, du pouvoir et de la richesse, couplée à des normes sociales inéquitables, conforte les inégalités persistantes. Les inégalités hommes femmes coûtent à l’Afrique subsaharienne 95 milliards de dollars en moyenne par an, soit 6 % du PIB de la région. L’objectif de ne laisser personne de côté est un élément clé du Programme 2030, qui sera essentiel à l’émergence complète de l’Afrique.
Accélérer l’émergence de l’Afrique
La Déclaration d’Abidjan de 2015 a mis en évidence trois piliers liés à l’émergence de l’Afrique : la transformation économique structurelle, la mise en place d’un État développementiste et la promotion du développement humain. Au PNUD, nous considérons qu’il est nécessaire, pour faire progresser ces piliers, de prendre des mesures effectives dans cinq domaines stratégiques :
Premièrement, l’industrialisation de l’Afrique devrait s’articuler autour des domaines où le continent bénéficie du meilleur avantage comparatif, en s’appuyant notamment sur l’agriculture et les industries extractives. Cela aiderait les pays africains à gravir les échelons des chaînes de valeur et à faciliter le développement de groupes industriels et la croissance des PME comme piliers de l’économie. Un exemple réussi à cet égard est celui de l’Éthiopie, qui a fait la démonstration du potentiel des parcs industriels et des zones économiques spéciales pour transformer le secteur manufacturier et stimuler l’industrialisation.
Deuxièmement, il est primordial de promouvoir l’esprit d’entreprise et de tirer parti de la vitalité du secteur privé. Pour ce faire, il importe de renforcer les compétences grâce à l’éducation, à la formation technique et à la formation professionnelle en vue d’améliorer l’employabilité et de donner libre cours au pouvoir créateur des jeunes et des femmes. En exploitant le potentiel de leurs populations jeunes, les pays émergents d’Asie ont réussi à développer leur main-d’œuvre et à gagner en compétitivité et en productivité.
Troisièmement, les investissements continus et à grande échelle dans des infrastructures de qualité sont essentiels. La Banque mondiale et la Banque africaine de développement ont estimé que pour surmonter les graves déficits d’infrastructure, l’Afrique subsaharienne devrait investir 93 milliards de dollars supplémentaires par an dans ses infrastructures jusqu’en 2020. L’approvisionnement en électricité stable, le maintien des réseaux routiers et ferroviaires en bon état de fonctionnement, et la nécessité de disposer d’un secteur portuaire fort et de systèmes de communications aériens et maritimes efficaces sont indispensables pour stimuler l’émergence.
Quatrièmement, des politiques sociales saines sont essentielles pour traduire la croissance économique en autant de gains sur le front du développement humain. Il existe de nombreux exemples de la façon dont les politiques sociales ont permis d’induire une croissance plus inclusive, au sein de l’Afrique et au-delà. Les expériences de pays tels que Cabo Verde, Maurice, le Rwanda, le Sénégal et la Tanzanie peuvent être reproduites et mises à l’échelle.
Enfin et surtout, il est essentiel de construire un État développementiste porteur d’une vision claire et partagée, caractérisé par une gouvernance responsable et transparente et détenteur d’une forte capacité institutionnelle. Accélérer l’émergence n’est qu’un seul élément de l’équation ; soutenir l’émergence en est l’autre. Un État qui promeut un développement tenant compte des risques et résilient face aux problèmes, notamment par le biais de la réduction des risques de catastrophe, de la lutte contre le changement climatique, de la protection sociale et de la cohésion sociale, est mieux préparé à stimuler et à maintenir le programme de l’émergence.
Le PNUD travaille activement avec les partenaires africains pour documenter et partager les leçons et les expériences tirées des initiatives transformatrices en faveur de l’émergence. L’étude de cas portant sur les réussites et les défis associés à la mise en œuvre de l’émergence dans treize pays, qui devrait être présentée à l’occasion de cette conférence, est un exemple édifiant de cet effort. En collaboration avec la Banque africaine de développement et la Banque mondiale, le PNUD envisage également d’étendre le partenariat pour l’émergence à d’autres partenaires multilatéraux et bilatéraux, ce qui pourrait contribuer à accélérer les progrès de l’émergence en Afrique.
Au niveau des pays, le PNUD est déterminé à soutenir l’intégration des trois piliers de l’émergence dans les plans de développement nationaux et à aligner ses propres programmes sur ces piliers, sur les ODD et sur les plans de développement nationaux.
Conclusion</strong
En conclusion, je voudrais souligner que la poursuite et la promotion de l’émergence agissent comme des accélérateurs du développement humain en Afrique et sont, à ce titre, essentielles pour réaliser le programme 2030 et l’Agenda 2063 sur le continent.
Soyez assurés de l’engagement indéfectible du PNUD à travailler avec tous les partenaires pour faire en sorte que l’émergence et ses avantages deviennent une réalité à l’échelle du continent.
Je vous souhaite une conférence très fructueuse.

Conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique : L’émergence de l’Afrique est possible, voici les conditions

« La mise en œuvre des plans d’émergence » est le thème de la conférence internationale sur l’émergence internationale de l’Afrique (CIEA) qui s’est ouverte ce 28 mars et ce jusqu’au 30 mars à Abidjan.
« Se rencontrer, échanger et partager nos expériences. Tel est l’objectif de la conférence internationale sur l’émergence de l’Afrique » a indiqué Kaba Nialé, ministre du plan et du développement de Côte d’Ivoire, qui a planté le décor lors de la cérémonie d’ouverture du CIEA. Cette rencontre est conçue comme une plateforme d’échanges pour animer le débat sur les conditions de l’émergence des pays africains.
L’Afrique est aujourd’hui considérée comme la nouvelle frontière du développement. Les Etats africains qui ont pris conscience de cette opportunité ont décidé de prendre leur destin en main afin d’assurer le bien-être des populations. Ce qui a suscité à travers le continent l’élaboration des plans d’émergence par plusieurs Etats.
Comment faire émerger ces pays africains alors que l’épargne est faible et les ressources financière rares ? Les chefs d’Etats et présidents d’institutions se sont exprimés sur ces problématiques de développement.
Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), est optimiste car l’Afrique a relevé la tête.
« 12 pays ont connu une croissance de 5% et 20 pays ont atteint au moins 3% de taux de croissance ». Cependant, il a réintégré les 5 priorités qui pourraient aider l’Afrique à aller de l’avant pour les 10 années à venir en Afrique. Il s’agit notamment de mettre l’accent sur l’amélioration de la qualité de vie des africains, l’énergie, l’agriculture, l’emploi des jeunes et l’intégration en Afrique.
Macky Sall Président du Sénégal, estime que malgré les multiples défis, « notre continent est sur la bonne voie ». Il a indiqué que la croissance de son pays est passée de 4,6 % en 2014 à 6,6% en 2016 et s’attend à atteindre 6,8 % en 2017 ce qui va les rapprocher de l’objectif 7% l’an. Il précise que la marche de l’émergence requiert une bonne cadence et surtout de la persévérance. « Ce sont aussi des habitudes à remettre en cause, des pratiques quasi dogmatique à changer et de nouvelles attitudes à adopter. » Il a invité les africains à avoir confiance en leurs potentialités et apprendre des expériences respectives.
Helen Johnson Sirleaf , présidente du Liberia a pour sa part reconnu que son pays « est bien loin pour atteindre ces performances » . La croissance de son pays a chuté de 9,5% en 2013 suite à l’épidémie d’Ebola qui a frappé son pays. Cependant, elle précise que son pays « a toujours la volonté de parvenir à ses objectifs. »
Quant à Alpha Condé, Président de la Guinée, il a mentionné certains progrès réalisés dans son pays. Mais, a surtout invité ses homologues africains à se mettre ensemble car lorsque l’Afrique parle d’une seule voix, elle est écoutée. « Comment pouvons-nous parler d’indépendance financière quand l’Union Africaine est financée par l’Union Européenne… Nous sommes encore trop attachés à l’ancienne puissance coloniale. Il faut couper le cordon ombilical » a-t-il recommandé à ses pairs.
Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire a indiqué que l’émergence répond à des critères comme « la qualité et la pertinence du plan d’émergence, la volonté politique, un cadre institutionnel pour avoir plus d’efficacité, un capital humain et le partage du concept de l’émergence d’où l’adhésion des populations. »
La CEIA est à sa deuxième édition après celle de 2015. Elle sera désormais une institution tournante dont la prochaine édition se tiendra en 2019 au Sénégal.
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