
Le Premier Ministre Kablan Duncan a inauguré le centre d'hémodialyse du SAMU.
Le Premier ministre, Daniel Kablan Duncan, a inauguré le centre d’hémodialyse du Service d’aide médicale d’urgence (SAMU) de Cocody et visité le centre de médecine nucléaire, ce mercredi 23 juillet 2014, au CHU de Cocody, en présence de Mme le Ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida, Dr Raymonde Goudou Coffie.
D’une capacité d’accueil de 25 postes en 2 blocs, le centre d’hémodialyse de Cocody a bénéficié d’un investissement de 300 millions de FCFA et a été équipé à hauteur de 7 milliards de FCFA.
Il s’inscrit dans le cadre du renforcement de capacité du système sanitaire ivoirien et va apporter un véritable soulagement aux insuffisants rénaux. Le chef du gouvernement, à l’issue d’une visite des locaux dudit centre, s’est dit « impressionné parce que c’est le centre le plus perfectionné en Afrique de l’Ouest ».
Saluant le ministre de la Santé et de la Lutte contre le Sida et le directeur du centre d’hémodialyse pour « le travail fait », le Premier ministre a relevé que « les besoins pour faire face au traitement sont importants », quand on sait que « les malades d’insuffisance rénale sont environ 5 000 sur l’ensemble du territoire ».
Pour satisfaire ces besoins, il a déclaré que le gouvernement va « faire en sorte que dans chaque région du pays, on ait un centre qui permet de traiter les malades sur place au lieu qu’ils se déplacent sur Abidjan ».
Le centre d’hémodialyse de Cocody ouvre ses portes après ceux de Yamoussoukro et Bouaké. Celui de Gagnoa ouvrira bientôt.
Le Premier ministre Duncan a apporté son soutien moral aux malades avant de visiter le bâtiment de la médecine nucléaire en pleine construction.
Il s’est rendu compte de l’évolution satisfaisante des travaux. Le centre de médecine nucléaire, à la technologie de pointe, sera livré en décembre 2014.
Chu de Cocody : le nouveau centre de dialyse ouvert
«C’est capital d’avoir une bonne unité de traitement d’eau. Pendant et après la dialyse, les malades se sentent beaucoup plus à l’aise», atteste Dr Jacques Sissoko, directeur du Samu et gestionnaire du centre d’hémodialyse du Chu de Cocody. Pour obtenir le matériel de première main, l’Etat y a mis du prix. Le projet coûte 1 milliard 229 millions Fcfa par an, et ceci pendant cinq ans. Il permet d’acquérir 32 machines neuves pour les Chu de Cocody, Yopougon et Treichville, une unité de traitement d’eau neuve, 32 fauteuils d’hémodialyse neufs, 32 tablettes de malades neuves et surtout 30 mille kits de dialyse par an pendant cinq ans. Dans le contrat, il y a la fourniture, la formation, l’installation et la maintenance. La première installation a été faite par des techniciens allemands. Des biotechniciens ont été aussi formés sur place pour maîtriser l’étape de l’installation et celle de la dialyse.
Le directeur du Samu annonce par ailleurs que le premier centre de dialyse pédiatrique «digne du nom » sera livré dans 6 mois. Dr Sissoko confie que dans le cadre de la décentralisation de la dialyse, l’extension de l’unité de Yamoussoukro sera livrée dans 6 mois avec 10 postes. 10 postes sont également prévus à Bouaké. Le marché du centre de Gagnoa est déjà attribué. La ville de San-Pedro met elle-même à disposition un bâtiment qu’il va falloir équiper. A terme, il y aura 70 machines à l’intérieur du pays. Ce qui fera 200 dialyses par jour. Soit 630 personnes à dialyser par semaine en raison de 3 séances par jour, par patient. Mais les besoins restent énormes selon le directeur. Puisque, déplore-t-il, de nombreux malades du rein meurent à travers le pays faute d’accès aux soins.
Il préconise donc qu’il y ait au moins un centre de dialyse dans chaque région.
D’ici là, les malades ne boudent pas leur plaisir d’être dans le nouveau centre de Cocody. « Dans l’ancien centre (de Cocody), ma tension artérielle était toujours à 18 après chaque dialyse, maintenant, elle est à 14 », apprécie Bamba Moussa, président de l’Association des dialysés et insuffisants rénaux de Côte d’Ivoire.
Contrairement aux anciennes, les nouvelles machines sont en effet équipées d’un régulateur qui maintient la tension artérielle à un niveau acceptable pendant le nettoyage du sang.
Fonctionnaire au Niger, Younoussa Boubacar est aussi membre de la commission spécialisée et chargé de mission au sein du Réseau des associations des hémodialysés et insuffisants rénaux de l’espace Uemoa (Rashir-Uemoa). Venu «prendre contact avec les autorités ivoiriennes», son passage à Abidjan coïncide avec l’ouverture du nouvel hôpital. Il ne cache pas son admiration. «J’ai le sentiment d’être en Europe. Avec le centre que je découvre, je ne me crois même pas en Afrique. Je suis ravi. Au Niger, nous avons deux centres de dialyse. Le deuxième a été inauguré le 6 octobre. Tous les malades se dialysent dans de bonnes conditions chez nous. La séance est gratuite. Sauf que les quatre premières séances sont à 200.000 F Cfa », signale-t-il.
Une centaine de nouveaux postes d’hémodialyse créés depuis 2011.
Selon le Service d’aide médicale d’urgence (SAMU), entre 4 000 et 5 000 personnes souffrent d’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire. Pour favoriser leur prise en charge médicale, huit centres d’hémodialyse ont été construits de 2011 à 2017. Le dernier en date est celui de Korhogo, ouvert en avril 2017. D’autres centres suivront à San-Pedro, Aboisso, Daloa, Bondoukou et Odienné.
Ces investissements, couplés avec la politique de gratuité ciblée de certains soins et médicaments, ont permis de réduire le coût de la séance de dialyse. Le coût de la séance de dialyse est désormais de 1 750 FCFA dans les centres publics, contre 2 500 F CFA de 1991 à 2010. Il varie entre 60 000 et 150 000 FCFA dans les cliniques privées.




