L’Enquête du jeudi/ Côte d'Ivoire : 4ème pont d'Abidjan (2)- L'ouvrage déjà visible à Attécoubé.
Dans la commune d’Attécoubé, de loin, l’on aperçoit le 4e pont d’Abidjan qui se dresse majestueusement sur la lagune Ébrié.
En cette fin du mois de juin, sur la rive droite de la lagune, sur la voie qui mène à Locodjoro, un des quartiers de la commune d’Attécoubé, un tunnel a été fait sur lequel passe la voie qui rejoint le pont sur la lagune.
Cette voie est presque achevée. Le bitume est fait. Nous avons trouvé des ouvriers en pleins travaux de finition.
Ce sont essentiellement les travaux de canalisations pour permettre à l’eau de ruissellement de circuler correctement, afin que la voie ne soit pas inondée, surtout en saison des pluies, comme actuellement. Il reste aussi à aménager le tunnel, refaire le bitume endommagé par les travaux. Ensuite l’éclairage.
Les deux rives de la lagune sont à présent reliées par le pont.
Ce gigantesque ouvrage qui attire par sa beauté, est à un état d’achèvement de plus de 80 % à ce niveau, selon nos observations.
Piliers, tabliers, bitume, tout ce qui peut constituer l’essentiel de cette partie de l’infrastructure est en place. Des lampadaires sont mêmes déjà installés.
Il reste des travaux de finition.
Les travaux de l’échangeur avancent
Les travaux sont principalement concentrés au niveau de l’échangeur, au carrefour du boulevard de la Paix, à quelques encablures de l’ancienne base de l’Opérations des Nations-Unies en Côte d’ivoire (Onuci) à Sébroko, appelé communément carrefour de Boribana.
On peut y constater une avancée dans les travaux des deux bretelles.
En premier, celle qui part du pont pour rejoindre la voie en direction de la comme du Plateau.
Quand nous nous y sommes rendus ce 5 juillet, les ouvriers posaient des pavés sur la partie qui soutient cette bretelle au sol pour l’embellir davantage.
Elle est déjà bitumée et achevée à 90 % selon nos estimations.
Quant à la seconde qui part du Plateau, les travaux sont encore en cours de finition.
Le plus gros du travail qui reste à faire se situe au niveau de la voie principale qui relie la commune d’Adjamé au pont. La pose des piliers se poursuit.
On constate l’ampleur des travaux, avec les nombreux tuyaux et barres en acier, que des ouvriers ont installé pour soutenir les blocs de béton.
Ces travaux se limitent actuellement au niveau des rails.
Dans les environs de la Mairie d’Adjamé, les travaux sont encore au stade de la libération de l’emprise de la voie.
Certains immeubles ont été démolis pendant que d’autres ne le sont pas encore.
Pourquoi cela ?
Les ouvriers sont très peu bavards sur la question.
Nous nous tournons vers les riverains.
« Ils démolissent au fur et à mesure qu’ils avancent », déclarent certains, pendant que d’autres soutiennent que c’est parce que les propriétaires de ces immeubles n’auraient pas encore reçu leur dédommagement.
Sérieux retard
Nous n’avons pas pu rentrer en contact avec les propriétaires de ces bâtiments.
Mais nous avons pu constater la présence de la machine chargée de la démolition stationnée sur le lieu.
« Le segment du pont a atteint un taux d’achèvement de plus de 90 %, alors que la section routière est à plus de 55% », a déclaré l’entreprise chinoise China State Construction Engineering Corporation (Cscec) en charge de l’exécution des travaux, dans une publication de l’agence Ecofin, en date du 29 mai 2023.
Il faut noter que l’infrastructure longue de 7,2 km fait partie du programme Projet de transport urbain d’Abidjan (Ptua).
Sa construction qui a commencé en août 2018 avait une durée initiale de 30 mois, pour un investissement de 142 milliards FCFA.
Sa livraison devra permettre de désengorger les autres infrastructures routières de la ville d’Abidjan et fluidifier la circulation.
On peut dire que la livraison du 4e pont a pris un sérieux retard si l’on s’en tient au délai initial.
Le ministre de l’équipement et de l’entretien routier Amedé Kouakou en visite sur le site le 16 février 2023, avait fait la remarque avec amertume.
Le ministre avait alors donné jusqu’à fin mars 2023 à l’entreprise, pour livrer la première phase allant de Sébroko jusqu’au croisement de la voie qui vient de la caserne du Groupement des Sapeurs-Pompiers militaires. Une fois de plus, cette date n’a pas été respectée.
Les responsables de l’entreprise chargée de l’exécution des travaux ont mis en cause la pandémie de la Covid-19 et le temps de libération des emprises dans certaines zones.
Mais, selon le ministre, pour pouvoir gagner le marché, l’entreprise a sous-estimé les coûts.
Ce qui explique qu’aujourd’hui elle a d’énormes difficultés pour terminer le chantier.
Comme on le constate, la réalisation de cet ouvrage cher au Président de la République, connaît de nombreuses difficultés.
Diomandé Karamoko 
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